Consommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques

14/12/2014 à 07h51, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

En France, la consommation des antibiotiques est en hausse depuis 2010 et la résistance aux antibiotiques progresse notamment chez les entérobactéries avec l’émergence de la résistance aux carbapénèmes, antibiotiques de dernier recours à l’hôpital. Tels sont les principaux résultats que l’InVS (Institut de veille sanitaire) et l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) identifient dans le rapport publié à l’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques le 18 novembre 2014.

L’utilisation massive et répétée d’antibiotiques génère au fil du temps l’apparition et la diffusion de résistances bactériennes qui menace l’efficacité des traitements. Pour contribuer à alerter les professionnels et le grand public à la nécessité d’un meilleur usage des antibiotiques, l’InVS et l’ANSM publient ce jour des données sur la résistance bactérienne et la consommation d’antibiotiques sur une période de dix ans (2003-2013). Rassemblées pour la première fois en France dans un même document, ces données sont issues du secteur hospitalier1 et de ville.

Consommation d’antibiotiques en hausse depuis 2010

Une hausse de la consommation d’antibiotiques, constatée depuis trois ans, est confirmée notamment en ville. Cette tendance à la hausse concerne particulièrement les pénicillines qui constituent la classe d’antibiotiques la plus largement utilisée. L’association de l’amoxicilline à l’acide clavulanique est à ce jour l’antibiotique le plus prescrit dans les établissements de santé. La consommation des céphalosporines (3e et 4e générations) et des carbapénèmes progressent également de manière importante à l’hôpital.

Evolutions contrastées des résistances aux antibiotiques2

L’utilisation importante et répétée dans le temps des antibiotiques génère une augmentation des résistances bactériennes. Si les données sont encourageantes pour le pneumocoque en ville ainsi que pour le staphylocoque doré en secteur hospitalier, avec une diminution de la résistance quasi-constante depuis plus de 10 ans, une vigilance renforcée est en revanche nécessaire pour les entérobactéries. Cette famille réunit un grand nombre de bactéries résidant principalement dans le tube digestif, notamment E. coli, responsable de la plus fréquente des infections à l’hôpital comme en ville : l’infection urinaire. L’émergence de résistances bactériennes dirigées contre les carbapénèmes, des antibiotiques dits de « dernier recours », est particulièrement préoccupante3.

Face à la résistance aux antibiotiques, une mobilisation durable et déterminée de tous les acteurs, prescripteurs, patients et pouvoirs publics est indispensable, afin que l’efficacité des antibiotiques puisse être préservée.

1 Provenant pour l’ANSM de déclarations obligatoires de ventes des laboratoires pharmaceutiques.

2 Les données de résistances bactériennes proviennent de plusieurs réseaux dont la coordination est placée sous l’égide de l’InVS : réseau de surveillance des bactéries multirésistantes dans les établissements de santé (http://www.invs.sante.fr/bmr-raisin), Le réseau EARS-Net France (http://www.invs.sante.fr/RATB), la surveillance renforcée des entérobactéries productrices de carbapénèmase (EPC) à partir du signalement des infections nosocomiales, Le réseau du CNR des pneumocoques (http://cnr-pneumo.com/), réseau Rénago (http://www.invs.sante.fr/Dossiers-t...), l’étude Druti (http://www.invs.sante.fr/Dossiers-t...).

3 Rapport relatif à la caractérisation des antibiotiques considérés comme "critiques" (document technique) (02/12/2013).

Contact(s) presse :

ANSM – presse@ansm.sante.fr - Tel. 01 55 87 30 22/33

InVS – presse@invs.sante.fr - Tel. 01 41 79 57 54/69 67

Répondre à cet article