Inflation et consommation

26/07/2012 à 06h24, Auteur : rédac-rss // Actualités-vie pratique

Comment expliquer l’écart persistant entre l’inflation évaluée au moyen de l’indice des prix à la consommation et la perception de la hausse des prix par les ménages ? L’Institut national de la statistique et études économiques (Insee) a publié au mois de juillet 2012 une étude mettant en évidence les possibles déterminants de ce phénomène.

Depuis plusieurs années, la pertinence de l’indice des prix à la consommation est remise en cause par une large fraction de l’opinion, au motif que l’inflation ainsi calculée serait sous-évaluée. Les enquêtes menées par l’Insee entre 2004 et 2010 montrent que les ménages estiment fréquemment le niveau de l’inflation à 15% par an, ce qui correspond à un écart moyen de 6 points entre l’inflation perçue et l’inflation mesurée. Pourtant, les opinions des consommateurs sur les prix des produits courants correspondent aux évolutions réelles. Selon l’Insee, l’écart constaté résulterait du fait que les consommateurs "surpondèrent" les biens dont les prix sont en hausse, conformément au résultat classique de psychologie économique selon lequel les agents sont plus affectés par les nouvelles défavorables que par les nouvelles favorables.

Dans les faits selon les chiffres de l’Insee, en 2011, le revenu disponible brut des ménages a crû de +2,6% en valeur (contre +2% en 2010). Dans le même temps, la hausse du prix de la dépense de consommation finale a atteint +2,1% (+1,1% en 2010), en raison notamment de la hausse des prix de l’énergie. Le pouvoir d’achat du revenu disponible a donc ralenti (croissance de +0,5%, après +0,9% en 2010) : évolution qui est mesurée sur l’ensemble des ménages. Compte tenu de la croissance de la population, le pouvoir d’achat au niveau individuel a légèrement baissé en 2011 (− 0,1%), alors qu’il avait augmenté de 0,3% en 2010.

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