Quelle est pour cette rentrée la nouvelle programmation des théâtres nationaux ?

La Comédie-Française

S’appuyer sur la troupe de la Comédie-Française et son répertoire, privilégier les grands textes classiques : telle est la tonalité que l’administratrice de l’établissement, Muriel Mayette souhaite donner à cette nouvelle saison. Sur une trentaine de pièces, la moitié sont des créations comme le Système Ribadier de Feydeau mis en scène par Zabou Breitman ( 13 novembre-5 janvier), Hamlet de Shakespeare par Dan Jemmet, interprété par Denis Podalydès (7 octobre-12 janvier), ou encore L’anniversaire d’Harold Pinter par Claude Mourièras (18 septembre-24 octobre).

Les comédiens de la troupe du Français s’attellent à la mise en scène. Denis Podalydès signe la mise en scène de Lucrèce Borgia de Victor Hugo (à partir du 24 mai). Léonie Simaga réinvente Othello de Shakespeare (en avril). Clément Hervieu-Léger monte Le misanthrope de Molière (en avril). Benjamin Jungers propose L’île des esclaves de Marivaux (en mars), tandis que Louis Arène présente La fleur à la bouche de Pirandello (26 septembre-3 novembre).

Les reprises de pièces à succès sont aussi de mise avec en particulier : La trilogie de la Villégiature de Goldoni qui ouvre la saison du Théâtre Français le 16 septembre, Un fil à la patte de Feydeau (15 octobre-22 décembre), Dom Juan de Molière (28 octobre-9 février), Candide de Voltaire (en janvier), Un chapeau de paille d’Italie de Giorgio Barberio Corsetti (février), Phèdre de Racine (en juin), Hernani de Victor Hugo (en juin).

En savoir plus : http://www.comedie-francaise.fr/

Théâtre de l’Odéon

Le Théâtre de l’Odéon fête ses 30 ans en mettant en avant la vitalité de jeunes metteurs en scène, portant une énergie neuve. C’est le cas de Katie Mitchell qui met en scène Le papier peint jaune (20-26 septembre), Jean Bellorini avec La bonne âme du Se-Tchouan de Brecht (7 novembre-15 décembre), Angélica Liddell avec Tout le ciel au dessus de la terre (20 novembre-1er décembre) et Benjamin Porée avec Platonov de Tchekov (en janvier).

La saison commence le 14 septembre avec deux re-créations de l’artiste associé du Théâtre, Joël Pommerat : Au monde et Les marchands. Joël Pommerat présentera également une création originale, dans le cadre d’un atelier avec de jeunes acteurs : Une année sans été de Catherine Anne (en avril). Le directeur de l’Odéon, Luc Bondy a choisi de mettre en scène Les fausses confidences de Marivaux, avec une distribution prestigieuse dont font partie Isabelle Huppert, Louis Garrell et Bulle Ogier (en janvier). Autres temps forts : la pièce de Shakespeare Comme il vous plaira, mise en scène par Patrice Chéreau (en mars), ainsi que Cyrano de Bergerac mis en scène par Dominique Pitoiset (en mai).

En savoir plus : http://www.theatre-odeon.fr/

Théâtre de la Colline

Cette année, le fil conducteur qui se dégage de la programmation du Théâtre de la Colline est le thème : « Déplacements Dégagements ». Dans Par les villages de Peter Handke, mis en scène par Stanislas Nordey (5-30 novembre), le héros retourne dans un village où l’attend un passé dont il s’était coupé. Le canard sauvage de Henrik Ibsen, mis en scène par le directeur du Théâtre de la Colline : Stéphane Braunschweig, aborde également ce sujet douloureux de la confrontation au passé (en janvier). D’autres déplacements ponctuent la saison : l’exil des personnages argentins dans Le passé est un animal grostesque de Mariano Pensotti (en décembre), l’errance d’une femme dans Vers Wanda de Marie Rémond, inspiré du film de Barbara Loden (4-26 octobre), l’isolement de Henry David Thoreau dans re : walden mis en scène par Jean-François Peyret (en janvier). Des déplacements aussi avec un plus grand nombre de femmes metteurs en scène programmées cette année : Marie Rémond, Caroline Guiela Nguyen, Marie-Christine Soma et Célie Pauthe. Et un nouvel artiste associé : Galin Stoev qui met en scène Liliom de Ferenc Molnar (en mars).

La saison commence le 11 septembre avec deux pièces inspirées de romans de Thomas Bernhard : Des arbres à abattre, mis en scène par Claude Duparfait et Célie Pauthe, et Perturbation, mis en scène par Krystian Lupa.

En savoir plus : http://www.colline.fr/

Théâtre national de Chaillot

Pour sa deuxième saison, Didier Deschamps a conçu une programmation autour de deux thématiques : les grands ballets d’aujourd’hui d’une part, les contes et les mythes d’autre part. Le théâtre invite 5 grandes compagnies chorégraphiques à produire leurs spectacles. Il s’agit des Ballets de Monte Carlo, du Nederland Dans Theater, du Malandain Ballet Biarritz, du Ballet Preljocaj et du LINES Ballet. De nombreux spectacles s’appuient sur les contes et mythes de la littérature. Il en est ainsi des Aventures d’Yvan Vaffan de Jean-Claude Gallotta (19-23 novembre), Antigone de Luca De Fusco (27-29 novembre), Ali Baba de Macha Makeïeff (en décembre), Les Métamorphoses de David Bobee (en mars), et Don Quichotte du Trocadéro de José Montalvo (en mai). Le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski donnera son cabaret varsovien décapant, passant au scalpel les travers possibles de la démocratie (en février). Cette saison est aussi marquée par le début de la rénovation complète de la Salle Firmin Gémier, aménagée en 1967, pour fournir un meilleur confort aux spectateurs. Début de la nouvelle saison le 17 octobre.

En savoir plus : http://theatre-chaillot.fr

Théâtre national de Strasbourg

La saison du TNS commence le 2 octobre avec un spectacle inspiré de Macbeth de Shakespeare et réalisé conjointement avec le festival Musica. Le projet, imaginé par le metteur en scène Guy Cassiers avec le compositeur Dominique Pauwels, mêle les arts : théâtre, vidéo, musique, chant, présentant à travers des images et des ambiances sonores les fantasmes des personnages. Le public retrouvera en octobre Des arbres à abattre de Thomas Bernhard, projet produit par le Théâtre de la Colline. La troupe du TNS joue dans la pièce Liquidation de Imre Kertesz, mise en scène par Julie Brochen, une enquête vertigineuse qui se transforme en quête du sens de la vie (29 novembre-19 décembre). La troupe du TNS interprète également avec la troupe du TNP le Graal théâtre -Perceval (en mai). La violence des relations humaines est au coeur de Love and money de Dennis Kelly qui interroge la marchandisation de l’amour (en janvier) et des Serments indiscrets de Marivaux, mis en scène par Christophe Rauck (en mai). En juin, le TNS termine sa saison avec le Festival Premières destiné à lancer de tous jeunes metteurs en scène européens.

En savoir plus : http://www.tns.fr/