LE DÉPARTEMENT DE L’HERAULT (34) POSE UN BITUME « écolo » sur la RD 612, entre Cers et Vias. Une première dans le grand Sud méditerranéen. Et le début d’une nouvelle ère dans l’aménagement routier. Explications.

Chaque été, elle a un succès fou ! Elle, c’est la RD612 qui dessert tout le littoral héraultais entre Montpellier et Béziers. Et certaines portions de cette « route des vacances » sont particulièrement fréquentées. C’est le cas entre Béziers et Agde : à l’aéroport, aux stations agathoises et nombreux campings… En haute saison, elle ne désemplit pas.

Double objectif
Ceci expliquant cela, une portion de cette route avait besoin d’être refaite : un tronçon de 6 km entre Cers et Vias, répertorié comme « bruyant » au Plan de prévention du bruit dans l’environnement. Fidèle à sa politique de routes durables, le Département a donc lancé pour cette opération un appel d’offres avec un double objectif : le chantier et l’exploitation de la route doivent être effi caces sur le plan environnemental mais aussi acoustique.

10 300 tonnes en moins
C’est le groupe Eiffage travaux publics Méditerranée et son « GB 5 » qui ont été retenus. Derrière ce nom de code un brin obscur se cache une technique d’enrobage innovante.

- Primo : ses hautes performances permettent de diminuer l’épaisseur de l’enrobé de 11 à 7 cm. Ce sont 6 500 tonnes de bitume en moins à transporter, avec les allers-retours de camions et les rejets de CO2 que cela représente.

- Secundo : ce procédé a permis de recycler 20 % des granulats rabotés de l’ancienne route. Ce sont 4 800 tonnes de granulats réutilisés sur place. Et autant à ne pas transporter, de la carrière au chantier.

- Tertio : un revêtement spécial, le BBTM nanophone, a permis de faire passer les bruits de roulage sous les 70 décibels. Enfin, quand il faudra refaire cette route dans une vingtaine d’années, le GB 5 sera recyclable dans des proportions plus importantes encore. C’est ça, faire une route durable.

À RETENIR
Le recours à cette technique d’enrobage étant une première dans l’Hérault, un protocole de suivi est mis en place afi n d’étudier le comportement de cet enrobé nouvelle génération et ce, sur une période de huit ans. C’est le Centre technique de l’équipement et le Setra (Service d’étude sur les transports, les routes et leurs aménagements) qui le pilotent.