Reprise économique en europe

6/11/2015 à 06h54, Auteur : rédac-rss // Actualités-vie pratique

 Dans un contexte de baisse du prix du pétrole, de politique monétaire accommodante et de faiblesse relative de la valeur externe de l’euro, la reprise économique, cette année, s’est maintenue et elle s’est étendue parmi les États membres. Elle est toutefois restée lente.

 

 La reprise économique dans la zone euro et l’Union européenne dans son ensemble, qui en est à sa troisième année, devrait se poursuivre à un rythme modéré l’année prochaine malgré des conditions plus difficiles dans l’économie mondiale.

Dans un contexte de baisse du prix du pétrole, de politique monétaire accommodante et de faiblesse relative de la valeur externe de l’euro, la reprise économique, cette année, s’est maintenue et elle s’est étendue parmi les États membres. Elle est toutefois restée lente.

L’impact des facteurs positifs s’estompe alors que de nouveaux défis apparaissent, tels que le ralentissement dans les pays émergents à économie de marché et les échanges internationaux et la persistance de tensions géopolitiques. Appuyé par d’autres facteurs, tels qu’une meilleure performance de l’emploi soutenant le revenu disponible réel, des conditions de crédit plus favorables, des progrès en matière de désendettement et des investissements plus élevés, le rythme de la croissance devrait résister aux difficultés en 2016 et 2017. Dans certains pays, les effets positifs des réformes structurelles devraient également contribuer à soutenir la croissance.

Dans l’ensemble, le PIB réel de la zone euro devrait augmenter de 1,6% en 2015, pour atteindre 1,8% en 2016 et 1,9% en 2017. Pour l’UE dans son ensemble, le PIB réel devrait augmenter pour passer de 1,9% cette année à 2,0% en 2016 et à 2,1% en 2017.

Valdis Dombrovskis, vice-président pour l’euro et le dialogue social, a déclaré : « Les prévisions économiques d’aujourd’hui montrent que l’économie de la zone euro poursuit sa reprise modérée. La croissance est largement soutenue par des facteurs temporaires, tels que le faible niveau des prix du pétrole, la baisse du taux de change de l’euro et la politique monétaire accommodante de la BCE. La zone euro a résisté à des facteurs extérieurs tels que le ralentissement du commerce mondial, ce qui est encourageant. Le maintien et le renforcement de la reprise nécessitent que l’on profite de ces vents favorables pour poursuivre une politique responsable en matière de finances publiques, pour stimuler l’investissement et pour mener des réformes structurelles visant à améliorer la compétitivité. Cet aspect est important, en particulier dans le contexte d’un ralentissement de l’économie mondiale, des tensions persistantes dans notre voisinage et de la nécessité de gérer la crise des réfugiés collectivement et avec détermination. » 

Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, a déclaré : « L’économie européenne reste sur une trajectoire de reprise. Dans la perspective de 2016, nous voyons la croissance augmenter et le chômage et les déficits budgétaires diminuer. Toutefois, les améliorations sont toujours inégalement réparties : en particulier dans la zone euro, la convergence n’est pas assez rapide. Plusieurs défis majeurs doivent encore être relevés : l’insuffisance des investissements, des structures économiques qui entravent l’emploi et la croissance et la persistance de niveaux élevés d’endettement public et privé. Ces défis doivent faire l’objet d’une réponse politique audacieuse et déterminée en 2016, en particulier dans un contexte d’incertitude quant aux perspectives mondiales. » 

La reprise s’est répandue parmi les États membres

La demande intérieure est en train de se renforcer dans la plupart des États membres de la zone euro cette année et l’activité économique devrait progresser dans toute l’UE en 2016 et 2017. La consommation privée augmente sous l’effet de l’accroissement des revenus nominaux et de la faiblesse de l’inflation. L’investissement devrait également se renforcer quelque peu sous l’effet de l’augmentation des revenus disponibles pour les ménages, de l’amélioration des marges bénéficiaires des entreprises, de conditions de financement favorables et de perspectives de demande plus encourageantes.

Les réformes du passé ont permis une meilleure performance du marché du travail

Le marché du travail continue de se renforcer à un rythme lent et inégal entre les États membres. Toutefois, les pays durement touchés qui ont mis en œuvre des réformes du marché du travail devraient connaître des gains supplémentaires en termes de croissance de l’emploi. Dans la zone euro, l’emploi devrait croître de 0,9% cette année et l’année prochaine et gagner jusqu’à 1% en 2017. Dans l’UE, l’emploi devrait progresser de 1,0% cette année et de 0,9% en 2016 et 2017. Globalement, le chômage ne devrait continuer à diminuer que progressivement, avec de fortes disparités entre les États membres. Dans la zone euro, il devrait passer de 11,0% cette année à 10,6% l’année prochaine et 10,3% en 2017, alors que dans l’ensemble de l’UE, les prévisions font état d’une baisse du niveau du chômage qui s’établirait à 9,5% cette année puis à 9,2% et 8,9%, respectivement, en 2016 et en 2017.

Les perspectives budgétaires continuent de s’améliorer

En 2015, le ratio agrégé du déficit par rapport au PIB de la zone euro devrait tomber à 2,0%, grâce aux efforts de consolidation budgétaire, au renforcement cyclique de l’activité économique et, dans une moindre mesure, à la diminution des dépenses d’intérêt. En 2017, le ratio du déficit par rapport au PIB de la zone euro devrait tomber à 1,5%. La zone euro devrait maintenir une orientation budgétaire globalement neutre. Le ratio de la dette par rapport au PIB de la zone euro devrait diminuer de son niveau record de 94,5% en 2014 pour atteindre 91,3% en 2017. Le ratio du déficit par rapport au PIB de l’ensemble de l’UE devrait tomber à 1,6% en 2017 contre 2,5% prévus cette année, tandis que son ratio de la dette par rapport au PIB devrait tomber à 85,8% en 2017 contre 87,8% prévus cette année.

La baisse des prix pétroliers fait temporairement fléchir l’inflation

La forte baisse des prix du pétrole et d’autres produits de base a fait tomber l’inflation globale de la zone euro et de l’UE dans le négatif en septembre. Cette constatation générale cache toutefois le fait que la croissance des salaires, le renforcement de la consommation privée et la réduction de l’écart entre la production effective et la production potentielle commencent à ajouter une pression croissante sur les prix. L’inflation annuelle devrait passer de 0,1% dans la zone euro et de 0% dans l’UE cette année, à 1,0% et à 1,1%, respectivement, l’année prochaine et à 1,6% en 2017 dans les deux zones.

Le ralentissement de l’économie mondiale freine la demande pour les exportations de l’UE

Les perspectives pour la croissance mondiale et le commerce mondial se sont considérablement détériorées depuis le printemps, en raison de la récession dans les économies émergentes, notamment en Chine. Les économies de marché émergentes devraient atteindre leur niveau minimum cette année et commencer à se redresser en 2016.

Jusqu’à présent, les exportations de la zone euro ont été largement épargnées par la détérioration des échanges mondiaux, principalement en raison de la dépréciation passée de l’euro. Toutefois, la croissance des exportations devrait se ralentir en 2016, avant d’augmenter légèrement en 2017.

Augmentation de l’excédent courant

L’excédent de la balance courante de la zone euro devrait augmenter cette année, en raison du déficit commercial plus faible pour le pétrole et de l’amélioration des termes de l’échange, mais également du maintien d’excédents élevés dans certains États membres et de la correction des déficits du passé dans d’autres Etats-membres. L’excédent de la balance courante devrait se réduire légèrement en 2017 avec le rebond des prix du pétrole et la détérioration des termes de l’échange.

L’arrivée des demandeurs d’asile pourrait avoir un léger impact économique positif

Les présentes prévisions fournissent une première évaluation de l’incidence économique de l’arrivée d’un grand nombre de demandeurs d’asile dans l’UE. Alors que, dans un premier temps, les dépenses publiques supplémentaires font augmenter le PIB, un impact positif supplémentaire sur la croissance est attendu, à moyen terme, du fait de l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre, pour autant que les politiques adéquates soient mises en place pour faciliter l’accès au marché du travail. Pour l’UE dans son ensemble, l’effet sur la croissance est faible, mais il peut être plus important dans certains États membres.

Les risques qui pèsent sur ces prévisions sont principalement extérieurs et pour la plupart négatifs

Les risques liés aux perspectives économiques mondiales ont augmenté. Le ralentissement de la croissance dans les marchés émergents, notamment un ajustement plus perturbateur en Chine, et les effets de la normalisation attendue de la politique monétaire américaine sur les marchés émergents, pourrait avoir un impact plus négatif sur l’investissement et l’activité économique en Europe que ce qui est prévu actuellement.

Contexte 

Les présentes prévisions prennent en compte toutes les données disponibles et pertinentes, y compris des hypothèses sur les politiques conduites par les gouvernements, jusqu’au 22 octobre 2015. Seules les politiques annoncées de façon crédible et définies de manière suffisamment détaillée sont intégrées et les projections reposent sur l’hypothèse de politiques inchangées.

Les présentes prévisions se fondent également sur un ensemble d’hypothèses externes concernant les taux de change, les taux d’intérêt et les prix des produits de base. Les chiffres utilisés correspondent aux attentes des marchés des produits dérivés à la date des prévisions.

La Commission doit mettre à jour ses prévisions économiques en février 2016.

Pour de plus amples informations :

European Economic Forecast – Autumn 2015

Prévisions économiques d’automne - Site web                 

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