70 mesures pour faire évoluer l’enseignement en Europe

22/04/2012 à 06h25, Auteur : rédac-rss // Emploi, formation, école

 Le nouveau rôle des établissements d’enseignement supérieur

1. demande aux établissements d’enseignement supérieur d’intégrer l’apprentissage tout au long de la vie dans leurs programmes et de s’adapter à une population estudiantine composée d’adultes, d’apprenants non traditionnels et d’étudiants à temps plein devant combiner études et travail, ainsi que de personnes handicapées, et demande donc aux établissements d’enseignement supérieur de mettre en œuvre des programmes visant à éliminer les obstacles et les barrières existants ;

2. invite les établissements d’enseignement supérieur à prendre en considération les besoins des travailleurs qui doivent, en tant qu’apprenants tout au long de la vie, mettre à jour et élargir leurs compétences à intervalles réguliers, notamment à travers la mise en place de cours de formation continue accessibles à toutes les catégories sociales, une étroite coopération avec les employeurs et la mise en place de cours répondant aux besoins du marché du travail susceptibles de faciliter un retour à l’éducation pour les travailleurs au chômage ; 

3. invite les instituts d’enseignement universitaire à préserver l’autonomie de leurs activités didactiques et de recherche, tout en organisant des programmes d’études spécifiques destinés à répondre aux exigences de professionnels souhaitant mettre à jour leurs compétences ;

4. rappelle que l’enseignement supérieur permet de promouvoir l’inclusion sociale et la mobilité sociale ascensionnelle ; invite les États membres, les autorités régionales et locales et les établissements d’enseignement supérieur à intensifier leurs efforts, dans le respect du principe de subsidiarité à travers notamment l’élaboration de programmes de soutien financiers appropriés en vue de faciliter un accès équitable pour tous à l’éducation, de l’école primaire à l’enseignement supérieur, sans distinction de genre, d’ethnie, de religion, de handicap ou de milieu social, et de combattre toutes les formes de discrimination en reconnaissant le multiculturalisme et le multilinguisme, y inclus la langue des signes, comme des valeurs fondamentales de l’Union à préserver ;

5. demande aux États membres d’accorder une attention accrue aux établissements d’enseignement supérieur et de soutenir ces derniers lorsqu’ils accueillent des minorités traditionnelles nationales, ethniques ou linguistiques, en mettant spécialement l’accent sur les cultures et les langues menacées ;

6. invite les établissements d’enseignement supérieur à encourager la participation des étudiants aux activités sportives ;

7. souligne le rôle complémentaire des différents réseaux d’enseignement supérieur (public, privé et religieux) en Europe ;

8. souligne qu’il importe de promouvoir les valeurs démocratiques tout en soulignant la nécessité d’acquérir une connaissance approfondie de l’intégration européenne et en veillant à ce que les anciens régimes totalitaires en Europe soient conçus comme faisant partie de son histoire commune ;

9. souligne également la nécessité de maintenir la formation traditionnelle dans un esprit académique, et de ne pas subordonner la totalité du système éducatif au marché du travail, en raison du besoin de façonner des valeurs éthiques et morales chez les étudiants tout en s’efforçant de faire progresser la science ;

10. demande aux États membres et aux établissements d’enseignement supérieur d’instaurer un cadre général – couvrant les règles, les responsabilités, les objectifs politiques et en matière d’enseignement, ainsi que la qualité de la formation et de la recherche et la priorité dont celles-ci doivent faire l’objet – qui permettra de promouvoir les meilleures pratiques et de relever les défis de la société de la communication ;

11. souligne que le personnel universitaire, les étudiants, les organisations et les associations d’étudiants doivent participer à la modernisation des établissements d’enseignement supérieur ; affirme que l’excellence dans la recherche et l’enseignement doit être valorisée, sans pour autant pénaliser les instituts universitaires, comme les facultés de sciences humaines, qui n’entrent pas dans la grille d’évaluation uniquement applicable aux compétences requises par l’économie de marché ;

Informations relatives aux établissements d’enseignement supérieur

12. souligne que la qualité et la pertinence de l’enseignement supérieur sont essentielles pour tirer pleinement parti du capital intellectuel de l’Europe ;

13. propose l’introduction de critères clairs et homogènes permettant de créer un classement paneuropéen des établissements d’enseignement supérieur, ce qui permettra aux futurs étudiants de choisir en connaissance de cause leur université et fournira des informations complètes sur celles-ci ;

14. soutient l’initiative de la Commission visant à lancer, en coopération avec toutes les institutions, les étudiants et autres acteurs concernés, un outil pluridimensionnel de classification différenciée et de classement des établissements d’enseignement supérieur fondé sur des données telles que la longue tradition européenne en matière d’enseignement supérieur dispensé, la qualité de l’enseignement, le soutien aux étudiants (bourses, orientation et assistance, logement, etc.), l’accès sans entraves matérielles à la communication des informations relatives à l’enseignement, l’engagement régional et le transfert des connaissances ; se déclare, par ailleurs, opposé à un classement des établissements d’enseignement supérieur fondé sur la base d’indicateurs de performance non homogènes qui ne prendraient pas en compte la diversité des parcours de formation, les programmes et la diversité linguistique qui prévaut dans les universités européennes ;

15. souligne également que cette mesure ne peut pas s’exprimer uniquement dans l’établissement de classements traditionnels et que la situation spécifique de chaque établissement doit être prise en considération de manière appropriée dans les résultats du classement.

16. suggère d’envisager l’instauration d’un mécanisme unique de contrôle et d’évaluation du respect des normes universitaires dans les établissements d’enseignement supérieur, publics comme privés ;

Le financement des systèmes d’enseignement supérieur

17. souligne que l’enseignement supérieur est un bien public qui favorise la culture, la diversité et les valeurs démocratiques et prépare les étudiants à devenir des citoyens actifs qui soutiendront la cohésion européenne ;

18. réaffirme que les États membres doivent atteindre l’objectif consistant à investir 2 % du PIB dans le secteur de l’éducation ;

19. souligne que les financements privés, mais surtout publics, revêtent une importance cruciale pour la modernisation des systèmes d’enseignement supérieur ; indique qu’il est crucial d’investir dans l’enseignement supérieur en Europe pour surmonter l’actuelle crise économique ; demande aux États membres et aux établissements d’enseignement supérieur d’étendre les bourses et programmes de financement à ces institutions et d’élaborer des mécanismes de financement innovants qui pourront contribuer à un meilleur fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur, de compléter le financement public sans accroître la pression sur les ménages et de rendre l’éducation supérieure accessible à tous ; déplore les coupes significatives opérées dans les budgets de l’éducation dans plusieurs États membres, ainsi que la hausse constante des frais de scolarité, qui se traduit par une hausse notable du nombre des étudiants vulnérables ;

20. invite à intégrer au budget de l’Union européenne pour les années 2014-2020, dans le cadre du Fonds européen de développement régional et du Fonds social européen, les dépenses de l’enseignement supérieur liées aux investissements dans le développement des infrastructures universitaires et dans les personnels enseignants ;

La transition entre les études supérieures et le marché du travail

21. demande aux établissements d’enseignement supérieur de s’adapter aux nouveaux défis en créant de nouveaux cursus d’études qui reflètent les besoins du marché du travail, en tenant compte des évolutions scientifiques et technologiques et en veillant à équilibrer la part des connaissances théoriques et celle des savoir-faire pratiques ;

22. préconise la promotion des bonnes pratiques qui permettent aux établissements d’enseignement supérieur de renforcer la formation et la recherche dans toutes les filières grâce à l’inclusion des étudiants et de transmettre en outre des compétences clés pour le monde du travail afin d’aider les jeunes dans la transition entre l’enseignement supérieur et le marché du travail ;

23. encourage non seulement à ouvrir les écoles supérieures à la formation professionnelle continue, mais également à offrir des programmes d’études adaptés aux actifs non titulaires du diplôme d’enseignement secondaire afin de développer des potentiels supplémentaires pour atteindre le quota de diplômés ;

24. demande instamment à la Commission de présenter la proposition de cadre de qualité pour les stages et souligne le succès des stages en entreprise Erasmus, qui offrent aux étudiants la possibilité d’acquérir une expérience professionnelle à l’étranger, et insiste pour que cette initiative soit maintenue dans le nouveau programme ;

25. invite les établissements d’enseignement supérieur, de même que les institutions responsables de l’enseignement supérieur aux niveaux régional, national et européen, à suivre l’évolution des besoins du marché du travail afin de la refléter au mieux dans l’offre éducative ;

26. souligne le besoin de suivre les résultats en matière d’emploi des anciens étudiants afin de définir dans quelle mesure l’enseignement supérieur répond aux demandes du marché du travail ; se félicite dès lors de l’engagement de la Commission de renforcer la disponibilité de ces données, dans l’objectif principal d’offrir aux étudiants les informations nécessaires et utiles pour orienter leur choix d’études et, parallèlement, de proposer aux établissements universitaires et de recherche les informations nécessaires afin qu’ils repèrent et mettent sur pied, par la suite, des parcours de formation axés sur les connaissances générales et des compétences professionnelles spécifiques tout au long de la vie, en dialoguant en permanence avec les acteurs de la production du savoir, mais aussi avec la société et les autorités locales ;

27. demande instamment aux États membres de collecter et de publier des données statistiques concernant la corrélation entre les différents diplômes de l’enseignement supérieur et les perspectives d’emploi ;

28. préconise la création d’une banque de données internationale, sur le modèle de l’AlmaLaurea, pour permettre aux diplômés de trouver des offres d’emploi, de formation, d’études et de recherche leur correspondant, en supprimant les obstacles économiques grâce à des bourses d’études et des prêts étudiants qui permettront d’assurer une égalité substantielle entre les étudiants et encourager ainsi la mobilité ; insiste sur l’importance que revêt une bonne communication pour que ces informations puissent être facilement accessibles aux étudiants, aux jeunes diplômés, aux chômeurs et aux employeurs ;

29. considère les programmes de garantie pour la jeunesse comme un outil utile facilitant la transition de l’enseignement supérieur au marché de l’emploi, et demande aux États membres d’introduire ces programmes dans leurs stratégies nationales de transition ;

30. rappelle le rôle important que les Fonds structurels peuvent jouer à cet égard ; se félicite de l’engagement formulé dans la communication sur les perspectives d’emploi des jeunes en faveur de la pleine utilisation des ressources disponibles, et demande aux établissements d’enseignement supérieur et aux autorités locales de profiter de cette occasion pour améliorer l’aide et les conseils fournis aux étudiants qui entrent sur le marché du travail ;

Présence équilibrée d’hommes et de femmes dans l’enseignement supérieur

31. prend note des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans les systèmes éducatifs européens, malgré les politiques de lutte contre ces inégalités mises en place dans presque tous les pays, et constate que ces disparités conditionnent aussi bien le rendement scolaire que le choix des études et des carrières, en affectant par là-même la croissance économique de l’État providence ;

32. souligne que beaucoup d’étudiantes de l’enseignement professionnel et secondaire continuent à choisir des carrières qui respectent les rôles traditionnellement attribués aux femmes ; insiste toutefois sur la nécessité d’une meilleure orientation professionnelle afin de lutter contre les stéréotypes encore existants ;

33. rappelle que, dans la mesure où leur diplôme d’enseignement supérieur n’est pas suffisamment négociable, les femmes sont plus fréquemment surqualifiées et sous-payées pour leur emploi et qu’elles obtiennent souvent des emplois précaires ou se retrouvent au chômage, ce qui, au début de leur carrière, les désavantage encore plus sur le marché du travail, alimentant ainsi le cycle de l’inégalité salariale ;

34. rappelle que, dans tous les États membres, les initiatives visant à informer sur l’égalité entre les sexes et à promouvoir celle-ci dans le domaine de l’enseignement sont encore rares ; estime qu’il serait opportun de mettre en place une formation spécifique sur le thème de l’égalité hommes-femmes à destination des enseignants ;

35. souligne que le partage des responsabilités domestiques et familiales entre les hommes et les femmes est une condition sine qua non si l’on veut promouvoir et réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes ; demande aux universités et aux établissements d’enseignement supérieur de reconnaître que les apprenantes peuvent avoir des responsabilités particulières supplémentaires en dehors de leurs études, comme s’occuper de jeunes enfants ou de parents âgés, par exemple ; souligne la nécessité pour les universités d’offrir aux parents – et notamment aux femmes –, des services de qualité en quantité suffisante, abordables et accessibles en matière de garde d’enfants (centres communautaires inclus), qui faciliteront leur participation égale aux études et à la recherche ; encourage également l’introduction d’une plus grande variété de formes d’études, notamment l’apprentissage à temps partiel et à distance et rappelle, dans ce contexte, aux États membres et aux institutions européennes la nécessité d’augmenter le soutien financier apporté à la formation tout au long de la vie afin de permettre aux femmes de poursuivre leurs études, de réintégrer le marché du travail et de concilier leurs responsabilités professionnelles et personnelles ;

L’engagement des établissements d’enseignement supérieur

36. encourage les établissements d’enseignement supérieur à s’engager plus intensivement auprès des régions et à proposer des actions de coopération avec les gouvernements régionaux, les conseils, les organismes publics, les organisations non gouvernementales et les petites et moyennes entreprises au niveau local afin de soutenir le développement régional ; renforçant dès lors l’échange entre les écoles supérieures et les employeurs ;

37. demande aux États membres et à leurs autorités centrales et régionales d’inclure et de soutenir les établissements d’enseignement supérieur dans la coopération transfrontalière ;

38. encourage les États membres et les établissements d’enseignement supérieur à renforcer l’interaction entre les trois côtés du triangle de la connaissance (instruction, recherche, innovation) qui constitue un critère de première importance quant à la création de nouveaux emplois ; 

39. insiste sur le fait que l’élaboration des programmes d’enseignement supérieur et des programmes de recherche devrait continuer à incomber aux universités, en tenant compte des besoins du marché du travail, pour autant que cela concerne l’employabilité ;

40. salue le soutien de la Commission aux « alliances de la connaissance » et aux « alliances des compétences sectorielles » au sein desquelles les établissements d’enseignement supérieur échangent des informations avec les entreprises tout en élaborant des programmes pour prévenir les pénuries de compétences ; invite les entreprises et les entrepreneurs, y compris les petites et moyennes entreprises, à mettre au point des partenariats actifs avec les établissements d’enseignement supérieur, en proposant des stages de haute qualité aux étudiants et aux enseignants universitaires, et en tirant profit des compétences générales transférables des enseignants ; répète cependant que les établissements universitaires produisent des contenus culturels qui proposent non seulement des compétences professionnelles et pratiques, mais également des connaissances d’intérêt général, une expérience intellectuelle de la réalité et des valeurs communes au sein desquelles évoluent les citoyens ;

41. demande que des engagements soient pris en faveur d’approches plus flexibles et innovantes en matière d’enseignement et de méthodes d’acheminement qui soient toujours axées sur les besoins des étudiants ;

42. observer que les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises doivent coopérer dans un cadre transfrontalier en ce qui concerne les programmes pratiques et la préparation du parcours professionnel à venir des étudiants, en identifiant les débouchés spécifiques, les attentes et les défis auxquels ils seront confrontés sur le marché du travail ;

43. rappelle le besoin d’élaborer des mécanismes et des stratégies de gestion pour faciliter le transfert des idées innovantes et des résultats de la recherche vers la société et les entreprises, et permettre à celles-ci de fournir à l’enseignement supérieur des idées quant aux besoins en termes de compétences et d’innovations, en s’inspirant des bonnes pratiques en vigueur dans le monde entier ; souligne combien cette proximité risque de ne favoriser financièrement que les établissements universitaires et de recherche générateurs d’innovation et de technologie, au détriment de ceux qui proposent une formation relevant davantage des sciences humaines ;

44. réaffirme la valeur de la gouvernance démocratique comme moyen fondamental d’assurer la liberté académique et de promouvoir la participation active de tous les acteurs à la vie d’un établissement d’enseignement supérieur ;

45. souligne que, dans le cadre de la collaboration, la transparence, une répartition égale des droits et des obligations entre chacun des partenaires de la collaboration et les écoles supérieures ainsi qu’un principe de représentation équilibrée doivent être préservés afin que les organisations indépendantes du secteur scientifiques ou dirigées par ce dernier et le développement des écoles supérieures soient garantis comme un bien public ;

46. insiste également sur le respect et le maintien du principe de la démocratie et de l’autogestion des écoles supérieures et de leurs membres dans le cadre de toute collaboration ;

47. invite dès lors les écoles supérieures et leurs établissements à rendre publics leurs contrats de collaboration avec des tiers ;

48. souligne l’importance de la coopération des établissements d’enseignement supérieur avec les organisations non gouvernementales et le volontariat européen, afin de promouvoir le civisme et d’encourager les étudiants à participer activement au travail des organisations non gouvernementales ;

49. souligne l’importance du sport dans le processus éducatif ; demande aux États membres de soutenir et d’encourager les activités sportives parmi les étudiants et de soutenir davantage les programmes sportifs pour tous ;

50. souligne que le degré et l’intensité de la collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur et leurs partenaires au sein des entreprises et de la société varient fortement selon les États membres, les établissements et les filières universitaires ;

51. rappelle qu’un investissement continu est nécessaire pour maintenir le lien entre l’enseignement, la culture, la recherche et l’innovation ; insiste sur l’importance de continuer à soutenir et à développer l’Institut européen d’innovation et de technologie et ses communautés de la connaissance et de l’innovation ;

52. souligne l’importance de la culture dans l’enseignement supérieur et demande l’introduction de critères spéciaux pour les sciences humaines dans les domaines de l’innovation et de la recherche ;

53. souligne la nécessité de l’engagement des établissements d’enseignement supérieur et de leur soutien aux initiatives étudiantes, ainsi que de l’aide à la mise en relation de ces activités entre les autres établissements d’enseignement supérieur, les entreprises et les collectivités locales des différents États membres ;

Reconnaissance mutuelle des qualifications

54. reconnaît la richesse que représente la grande diversité des établissements d’enseignement supérieur en Europe ; prie les États membres et les dits établissements de proposer des parcours clairs et intégrés permettant aux apprenants issus d’autres types d’enseignement de se lancer dans l’enseignement supérieur et de choisir d’autres orientations et d’autres types d’établissements ;

55. souligne cependant la nécessité de préserver la diversité des filières, des enseignements, des méthodes pédagogiques et des systèmes universitaires au sein de l’Union Européenne ; estime qu’il est par conséquent nécessaire de mettre en place un cadre national de certification tout en promouvant la reconnaissance mutuelle des diplômes et qualifications professionnelles dans tous les États membres ;

56. demande instamment à toutes les parties prenantes au processus de Bologne de mettre en application les cadres nationaux de certification liés au cadre des certifications de l’EEES ainsi que d’améliorer et d’appuyer financièrement la reconnaissance mutuelle ;

57. souligne que la mobilité des étudiants, à commencer par la possibilité d’aller étudier dans d’autres universités dans le cadre du programme Erasmus, contribue à l’échange de bonnes pratiques et, par là-même, à la modernisation de l’enseignement supérieur ; prend note, par conséquent, de la nécessité pour l’université d’accueil de reconnaître les qualifications acquises dans le cadre d’études dans d’autres universités ;

58. soutient la proposition de la Commission consistant à améliorer la reconnaissance des études effectuées à l’étranger, en renforçant le Système européen de transfert des crédits d’enseignement (ECTS) ; demande à l’UE et à ses États membres de redoubler d’efforts pour garantir une reconnaissance plus efficace et une harmonisation plus poussée des diplômes universitaires ;

Renforcer la mobilité au sein de l’Espace européen de l’enseignement supérieur

59. rappelle que l’enseignement supérieur est un bien public européen commun et que les États membres, les gouvernements régionaux, les autorités locales et l’UE se partagent la responsabilité d’approfondir et de renforcer l’Espace européen de l’enseignement supérieur et le processus de Bologne ;

60. souligne qu’une meilleure coordination entre les États membres dans le domaine de l’enseignement supérieur – y compris au travers d’un solide soutien financier et politique en faveur des accords sur les programmes communs et de la définition des acquis de l’apprentissage – est une condition préalable à la réalisation des objectifs en matière d’employabilité et de croissance en Europe ; invite les États membres à renforcer la coopération entre leurs ministères compétents afin de mettre à jour les programmes existants pour qu’ils répondent aux besoins du marché du travail ;

61. souligne la nécessité d’une collaboration entre l’Espace européen de l’enseignement supérieur et l’Espace européen de la recherche, afin de soutenir les programmes de recherche universitaire dans les domaines de la science et des sciences humaines ;

62. demande que l’attractivité de l’EEES et de l’EER soit renforcée à l’intention des étudiants et des chercheurs à l’échelle mondiale, ainsi que la collaboration avec les pays tiers au chapitre de l’éducation et concernant les questions relatives à la mobilité du personnel enseignant et des étudiants, notamment avec les pays couverts par la Politique européenne de voisinage (PEV) ou qui sont limitrophes de l’UE, en vue de transformer l’EEES en un pôle de formation et de connaissance macrorégional et mondial ;

63. demande à la Commission de proposer la création de programmes Erasmus et Leonardo da Vinci euroméditerranéens visant à promouvoir la mobilité internationale des étudiants des deux rives de la Méditerranée ;

64. préconise le lancement de programmes de mobilité, d’échanges, de recherche et de stages pour les étudiants des pays associés au partenariat oriental ;

65. rappelle l’importance de la mobilité tant des étudiants que des enseignants et, en ce sens, invite la Commission à réaliser des progrès en ce qui concerne le code des visas de l’UE ;

66. rappelle l’objectif selon lequel, d’ici 2020, 20 % des diplômés européens devraient être mobiles, et souligne l’importance des compétences linguistiques comme pré requis pour une mobilité accrue au sein de l’Espace européen de l’enseignement supérieur, et pour l’employabilité ; 

67. préconise un renforcement de l’enseignement du langage des signes – ainsi que de l’enseignement et du développement des langues locales et régionales – au sein de l’EEE, condition indispensable au développement d’une véritable citoyenneté européenne fondée sur le multiculturalisme et le pluralisme linguistique ;

68. souligne que les systèmes d’enseignement supérieur doivent, dans chaque État membre, dispenser un enseignement d’excellente qualité, afin que l’augmentation des possibilités de mobilité pour les étudiants n’aille pas de pair avec une aggravation du phénomène de "fuite des cerveaux", qui constitue un véritable fléau social dans certains États membres ;

69. indique qu’il y a lieu d’abolir, à l’aide de véritables mesures d’intégration, les éternelles différences de systèmes d’enseignement supérieur entre les pays de l’ouest de l’Europe et ceux situés au centre et à l’est, en encourageant et en soutenant la coopération transfrontalière des établissements d’enseignement supérieur ; invite par conséquent à mettre en œuvre une stratégie et à élaborer un plan d’action financière à l’intention des professionnels, qui permettra de combler ces importantes disparités régionales ;

70. invite les États membres, l’Union européenne et les systèmes d’enseignement supérieur européens à évaluer la possibilité d’encourager, dans le cadre des programmes d’études, une période de formation obligatoire au sein d’une université d’un État membre autre que celui où vit l’étudiant ;

71. réaffirme le principe selon lequel les programmes de prêts ne peuvent pas remplacer les systèmes de bourses mis en place pour faciliter l’accès à l’enseignement pour tous les étudiants, quel que soit leur milieu social ;

72. salue la proposition de la Commission de créer un instrument financier afin d’aider les étudiants à obtenir un financement pour suivre un master dans un État membre autre que celui d’origine, quels que soient leur milieu social et leurs moyens financiers ; demande un accès équitable et transparent à ce programme dans tous les États membres ;

73. soutient la proposition de la Commission d’augmenter le budget européen alloué à l’enseignement, la formation et la recherche dans le prochain cadre financier pluriannuel, étant donné que les investissements dans l’enseignement, la formation et la recherche sont essentiels pour atteindre les objectifs de de l’UE à l’horizon 2020 et réaliser une croissance intelligente, durable et inclusive en Europe ;

 

74. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

 

 

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