Camping, l’évolution

20/12/2010 à 06h17, Auteur : rédac-rss // Immobilier-Habitat-Travaux

Mouvement élitiste et spontané à ses débuts, le camping a connu une adhésion populaire rapide dès les années 1930, avec les premiers congés payés. Inscrivant son essor dans le cadre du double mouvement d’urbanisation et d’avènement de la société des loisirs, il a permis à des citadins de plus en plus nombreux d’accéder librement à des activités de plein air, en rompant momentanément avec le carcan des villes. Nomadisme, évasion, retour à la nature : ces postulats imprègnent jusqu’à ce jour un certain « esprit du camping », ou du moins l’idée traditionnelle qu’on peut s’en faire. Mais sont-ils encore pertinents pour caractériser les pratiques par lesquelles il prospère aujourd’hui ?

Au phénomène anarchique et dispersé des premiers campements « libres », s’est en effet progressivement substituée depuis 1959, date du premier décret sur le camping, une pratique encadrée, s’exerçant majoritairement en groupe sur des territoires délimités, eux-mêmes gérés au travers d’établissements dédiés à cette activité. Nonobstant les impératifs en matière de sécurité et de salubrité publiques qui l’ont prioritairement justifié, ce mouvement général de « domestication » du camping et des campeurs a été confortée par le déploiement d’habitats de plus en plus sophistiqués, le cas échéant de moins en moins mobiles…

Miroir de la société française « en termes d’évolution sociale mais également en termes de plasticité et de réceptivité par rapport aux évolutions technologiques » (3), le camping a connu et continue donc de connaître d’importantes mutations : de nouvelles pratiques sont venues se superposer aux anciennes, les éclipsant parfois, sans pour autant faire disparaître ces dernières.

Il est légitime, dans ces conditions, de s’interroger sur la façon dont la réglementation a tenu compte de ces évolutions. Celle-ci n’est certes pas inexistante mais elle est souvent mal comprise du fait d’un éclatement qui la prive de lisibilité. Il semble en outre exister depuis cinquante ans une sorte de décalage permanent entre les nouvelles pratiques de camping et leur encadrement réglementaire a posteriori, dès lors que la loi du nombre conduit les pouvoirs publics à vouloir les canaliser. Ce sont en fait les vogues successives des différents types d’habitat léger (tentes, caravanes, mobile-homes, camping-cars) qui ont amené à s’interroger sur les moyens permettant d’assurer leur déploiement dans des conditions acceptables par tous et non préjudiciables à l’intérêt public.

Lire la suite

Répondre à cet article