Compte pénibilité : les obligations de l’employeur

27/06/2016 à 10h18, Auteur : rédac-rss // Emploi, formation, école

La mise en place du compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP) prévoit la prise en compte de facteurs de pénibilité et de risques professionnels pour l’acquisition par le salarié exposé de points cumulés sur le compte (1 point par trimestre d’exposition) et instaure de nouvelles obligations pour l’employeur. La 2e phase entre en vigueur le 1er juillet 2016.

 

Ainsi, les salariés exposés pendant une année complète à un seul facteur obtiennent 4 points et ceux exposés à plusieurs facteurs 8 points.

 

Le compte, plafonné à 100 points sur l’ensemble de la carrière, ouvre droit à :

 

une action de formation professionnelle en vue d’accéder à un emploi pas ou moins exposé (1 point = 25 heures de formation),

un passage à temps partiel sans baisse de rémunération (10 points = 1 trimestre à mi-temps),

un départ anticipé à la retraite (10 points = 1 trimestre de droits à la retraite).

Les 20 premiers points obtenus sur le compte sont réservés à la formation professionnelle.

 

Les 10 facteurs de pénibilité, qui ont été recensés dans le cadre de la réforme des retraites, sont pris en compte en deux temps (en 2015 et 2016).

 

Seuils applicables aux facteurs de pénibilité

Entrée en vigueur

 

Facteur de pénibilité

 

Seuil annuel

 

janvier 2015

 

Travail de nuit* (1h de travail entre minuit et 5 h)

 

120 nuits

 

janvier 2015

 

Travail en équipes successives alternantes de nuit (au moins 1h de travail entre minuit et 5 h)

 

50 nuits

 

janvier 2015

 

Travail répétitif ou cadence contrainte (plus de 15 actions techniques pour un temps de cycle inférieur ou égal à 30 secondes, ou plus de 30 actions techniques par minute)

 

900 heures

 

janvier 2015

 

Travail en milieu hyperbare (en hautes pressions)

 

60 interventions à 1 200 hectopascals minimum

 

juillet 2016

 

Manutentions manuelles de charges lourdes

 

Lever ou porter 15 kg pendant au moins 600 heures (les 2 actions peuvent être cumulées)

 

juillet 2016

 

Postures pénibles (position accroupie ou à genoux)

 

900 heures

 

juillet 2016

 

Vibrations mécaniques

 

450 heures

 

juillet 2016

 

Agents chimiques dangereux ACD)

 

Seuil déterminé pour chacun d’eux dans une grille d’évaluation fixée par arrêté

 

juillet 2016

 

Températures extrêmes** (en-dessous de 5°C et au-dessus de 30°C)

 

900 heures

 

juillet 2016

 

Bruit (81 décibels pendant 8h)

 

600 heures

 

Bruit (crête de 135 décibels)

 

120 fois

 

* Le travail de nuit effectué sous forme d’astreinte à domicile n’est pris en compte que pour le temps d’intervention effectif. En revanche, l’astreinte, effectuée sous forme de veille sur le lieu de travail, est considérée comme du temps de travail effectif comptabilisé dans sa globalité.

 

** sans tenir compte des températures extérieures

 

L’employeur est soumis aux obligations suivantes :

 

effectuer une évaluation annuelle de l’exposition de chaque travailleur en fonction des conditions de travail habituelles du poste occupé,

consigner, en annexe du document unique d’évaluation des risques professionnels, les données collectives d’exposition aux facteurs de pénibilité,

renforcer les mesures de prévention et de protection collective et individuelle (par exemple, le port de casque anti-bruit peut permettre de rester en-dessous du seuil d’exposition au bruit),

déclarer les facteurs de pénibilité auxquels a été exposé chaque salarié au-delà des seuils, dans le cadre de la DADS/DSN.

La Carsat informe ensuite les salariés de leur exposition et des points dont ils bénéficient dans un relevé annuel.

 

Les informations contenues dans la déclaration sont confidentielles et ne peuvent pas être communiquées à un autre employeur.

 

Les dépenses liées à l’utilisation du compte pénibilité par le salarié sont prises en charge par un fonds financé par 2 cotisations de l’employeur :

 

une cotisation de base, due par tous les employeurs (même ceux non concernés par les facteurs de pénibilité), correspondant à 0,01 % des rémunérations (à partir de 2017),

une cotisation additionnelle, due par les employeurs de salariés exposés, égale à 0,1 % des rémunérations des salariés exposés pour 2015 et 2016, puis à 0,2 % à partir de 2017. Cette cotisation est doublée pour les salariés exposés à plusieurs facteurs de pénibilité.

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