Difficultés des PME en Europe

8/10/2014 à 00h11, Auteur : rédac-rss // Actualités-vie pratique

 Les PME ont encore connu des difficultés en 2013, malgré des signes de reprise économique concrets

En 2013, les conditions économiques sont restées difficiles pour les petites et moyennes entreprises (PME) dans la plupart des États membres. Les résultats économiques semblent indiquer qu’une reprise a été amorcée, mais d’une manière inégale et encore peu assurée. C’est ce qui ressort de l’examen annuel des performances des PME (SME Performance Review) et des fiches techniques SBA (Small Business Act) par pays publiées aujourd’hui par la Commission européenne. Si en 2013 le nombre et la valeur ajoutée des PME ont dépassé leurs niveaux d’avant la crise de 2008, l’emploi dans ces entreprises est resté légèrement en recul par rapport à cette date : les PME ont en effet compté 1,9 million de salariés en moins, soit un taux d’emploi inférieur de 2,16 % à celui de 2008. De plus, les évolutions d’une année à l’autre doivent être considérées avec circonspection. En 2013, la valeur ajoutée a poursuivi son évolution à la hausse, enregistrant une croissance de 1,1 % qui traduit néanmoins un ralentissement par rapport aux taux des années précédentes, soit 1,5 % en 2012 et 4,2 % en 2011. Par ailleurs, le nombre de PME et la taille de leurs effectifs ont baissé respectivement de 0,9 % et de 0,5 %, dans un contexte général de croissance faible et d’inflation en baisse dans l’économie de l’Union (MEMO/14/549).

 

Le commissaire chargé de l’industrie et de l’entrepreneuriat, M. Ferdinando Nelli Feroci, a déclaré : « Face aux difficultés persistantes que rencontrent les PME, il est impératif que l’Union et les États membres poursuivent leurs efforts pour améliorer le climat des affaires. Nous avons besoin que les PME créent des emplois, or les indicateurs publiés aujourd’hui le montrent clairement : il faudra en faire davantage pour supprimer des obstacles tels que la difficulté d’accéder au financement si nous voulons parvenir à une croissance durable des PME dans toute l’Union. »

 

Les performances des PME varient sensiblement en fonction de leur taille, de leur secteur d’activité et du pays

L’amélioration de la valeur ajoutée est essentiellement le fait des moyennes et des micro-entreprises, les petites entreprises étant encore loin d’avoir retrouvé leurs niveaux antérieurs à la crise. Sur le plan de l’emploi, si toutes les entreprises, indépendamment de leur taille, comptent moins de salariés qu’en 2008, les micro-entreprises enregistrent la baisse relative la plus forte (4,2 %).

 

Les PME des secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière ont été les plus touchées par la crise, leur valeur ajoutée cumulée ayant reculé de manière constante entre 2008 et 2013, respectivement de 22 % et de 2,9 %. À l’inverse, les secteurs des services aux entreprises, de l’information et de la communication ainsi que de l’immobilier ont fait preuve d’un grand dynamisme et ont même dépassé leurs niveaux d’avant la crise en réalisant les marges les plus élevées, soit respectivement 7 %, 9 % et 15 %.

 

Des lignes de fracture nettes sont apparues entre les États membres de l’Union :

 

Le « peloton de tête » comprend l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Belgique, Malte, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la France. Les PME de ces États membres ont retrouvé et même dépassé leur taux d’emploi et leur valeur ajoutée de 2008, même si la situation reste plus fragile dans certains pays. La croissance, dans l’ensemble importante, de la valeur ajoutée des PME de ce groupe ne s’est pas accompagnée d’une croissance de l’emploi aussi forte. En 2013, seules les PME allemandes ont affiché un taux d’emploi supérieur de 10 % ou plus à celui de 2008.

À l’autre bout de l’échelle se trouve un groupe de dix pays dont la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Croatie, Chypre, l’Irlande, la Roumanie, la Slovénie, la Hongrie et la Lettonie. En 2013, le niveau de la valeur ajoutée produite par les PME de ces pays était inférieur de 10 % (ou plus) à celui de 2008.

Un environnement commercial plus favorable aux PME – État d’avancement de la mise en œuvre du « Small Business Act » pour l’Europe (SBA)

L’application par les États membres de l’UE-28 des mesures préconisées dans le « Small Business Act » pour l’Europe (SBA), l’agenda stratégique phare de l’Union en faveur des PME, s’est poursuivie à un rythme constant en 2013/2014. Les mesures liées à l’accès au financement, à l’esprit d’entreprise, aux qualifications et à l’innovation, à la réactivité des administrations et à l’internationalisation ont été les plus suivies en 2013/2014, comme au cours des deux années précédentes – sauf pour l’internationalisation, qui a remplacé le volet « Think Small First » sur la période de référence 2013/2014. Au cours de cette période, l’essentiel des efforts stratégiques déployés ont visé à améliorer l’accès des PME au financement, plus d’un quart (26 %) des nouvelles mesures mises en place en 2013/2014 ayant été consacrées à ce volet. L’accent a également été mis sur l’esprit d’entreprise, les qualifications et l’innovation, la réactivité des administrations et l’internationalisation.

 

Perspectives à l’horizon 2014 et 2015 : un optimisme prudent est permis, malgré de nombreux risques

Selon les prévisions, la valeur ajoutée des PME de l’Union devrait augmenter de 2,8 % en 2014 et de 3,4 % en 2015. De même, l’emploi des PME devrait progresser de 0,1 % en 2014 et de 0,7 % en 2015. Ces pourcentages équivalent à une augmentation nette d’environ 740 000 emplois, ce qui ne suffira pas encore à compenser pleinement les pertes essuyées depuis 2008.

 

L’an dernier, les quelque 21,6 millions de PME du secteur des activités non financières de l’UE-28 ont occupé 88,8 millions de travailleurs et produit une valeur ajoutée de 3 666 milliards d’euros.

 

Qu’est-ce que l’examen des performances des PME ?

L’examen des performances des PME analyse les progrès accomplis par les pays européens dans la mise en œuvre du SBA. Il est publié chaque année par la Commission européenne. Adopté en 2008 et révisé en 2011, le SBA vise à créer des conditions de concurrence équitables pour les PME dans l’ensemble de l’Union et à améliorer l’environnement administratif et juridique afin de permettre aux entreprises de libérer tout leur potentiel en matière de création d’emplois et de croissance. Il dispose d’une structure de gouvernance forte conférant aux organisations d’entreprises et aux gouvernements des États membres un rôle de premier plan. Parallèlement à l’examen des performances des PME, la Commission publie annuellement les fiches techniques SBA par pays, élaborées à partir d’un large éventail d’indicateurs de réussite (pour en savoir plus sur ces fiches techniques, se reporter au MÉMO).

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