Influenza aviaire : la situation actuelle en France

5/12/2015 à 07h39, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

L’influenza aviaire est une maladie animale infectieuse, virale, très contagieuse. Elle affecte les oiseaux chez lesquels elle peut provoquer, dans sa forme hautement pathogène, des atteintes importantes pouvant aboutir rapidement à la mort. L’influenza aviaire fait partie des dangers sanitaires de première catégorie , sa déclaration est donc obligatoire.

 

Quelles sont les espèces concernées ?

 

Toutes les espèces d’oiseaux, domestiques ou sauvages sont sensibles à cette maladie. Les oiseaux migrateurs constituent un vecteur de diffusion des virus qui peuvent atteindre les élevages de volaille. Dans certaines circonstances, les virus peuvent être transmis à d’autres espèces animales (notamment le porc) et dans certains cas à l’homme. Cependant la transmission à l’homme est extrêmement rare, elle nécessite un contexte épidémiologique exceptionnel (transmission par voie respiratoire, en atmosphère confinée avec les oiseaux infectés, caractères particuliers de virulence du virus).

 

Dans le cas présent, une saisine de l’Anses va être effectuée pour évaluer le pouvoir pathogène de cette souche.

 

Le caractère hautement pathogène d’une souche pour les volailles n’implique pas nécessairement son caractère pathogène pour les humains. D’ailleurs, fin 2014/début 2015 une souche européenne hautement pathogène pour les volailles avait été détectée dans plusieurs Etats membres de l’Union européenne et il avait été établi son absence de dangerosité pour l’homme.

 

Comment circule le virus ?

 

La maladie peut être introduite dans un élevage par l’intermédiaire des véhicules, du matériel, des personnes, des fientes, des résidus d’élevage et d’oiseaux malades sauvages ou domestiques.

 

La consommation des produits de la volaille présentent-elle un risque ?

 

Non. La viande, le foie gras, les œufs ne présentent aucun risque pour la consommation au regard de cette maladie.

 

Comment protéger son élevage ?

 

Pour protéger votre exploitation, vous ne devez y laisser entrer que des camions et du matériel nettoyés et désinfectés. Le transporteur doit vous présenter une attestation de nettoyage et désinfection. Évitez de faire entrer des personnes extérieures dans vos bâtiments d’élevage. En fonction du niveau de risque de la zone dans laquelle votre exploitation se situe, il peut être nécessaire de maintenir les oiseaux enfermés ou de protéger les parcours par des filets protecteurs vis à vis de la faune sauvage.

 

Pour connaître le niveau de risque de votre zone, contactez votre direction départementale chargée de la protection des populations.

 

Quels sont les signes cliniques ?

 

Les formes graves se traduisent par une atteinte importante de l’état général des oiseaux, surtout chez les poules et les dindes, les canards et les oies expriment peu de symptômes. Des symptômes respiratoires, digestifs ou nerveux, peuvent y être associés. En cas de baisse de productivité ou de mortalité anormale, même faible, les éleveurs doivent contacter leur vétérinaire.

 

Quelles sont les mesures de lutte ?

 

Les mesures de lutte sont définies au niveau européen. Elles prévoient :

 

En cas de suspicion, la mise sous surveillance de l’exploitation, la réalisation de prélèvements pour analyse, la réalisation d’une enquête épidémiologique.

 

En cas de confirmation, l’abattage et la destruction sur place de toutes les volailles et des œufs de l’exploitation, le nettoyage et la désinfection de l’exploitation suivis d’un vide sanitaire de 21 jours, la mise en place de zones de protection (rayon de 3 km) et de surveillance (rayon de 10 km) autour de l’exploitation, la mise en œuvre de ces mesures dans les exploitations suspectes identifiées lors de l’enquête épidémiologique.

 

La vaccination est-elle possible ?

 

La grande diversité des virus influenza limite la portée d’une vaccination préventive. En France, la vaccination influenza aviaire est actuellement interdite. Elle ne peut être autorisée que dans des cas exceptionnels et pour des programmes de vaccination ponctuels, comme les parcs zoologiques, et après information de la Commission. Il est cependant possible, en cas de foyers particulièrement importants, de fabriquer en urgence un vaccin à partir de la souche en cause dans un délai de quelques mois.

 

Les professionnels du secteur avicole bénéficieront-ils d’une aide financière, si des millions de volailles devaient être abattus ou confinés ?

 

La confirmation de la maladie entraîne des mesures de police sanitaire, dont l’abattage. Dans ce cas, une indemnisation des éleveurs est prévue par arrêté ministériel. L’Etat prend également en charge le financement des mesures de surveillance et de nettoyage et désinfection.

 

Conséquences sur les échanges

 

Des conséquences sur l’exportation vers les pays tiers sont à prévoir, et notamment dans le domaine de l’exportation de génétique aviaire (principaux pays concernés : Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie) et potentiellement de viande de volaille.

 

Quelles sont les souches concernées ?

 

A ce stade, dans les 3 foyers, l’Anses confirme la présence du virus influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles. Deux souches différentes sont désormais identifiées : H5N1 pour la basse-cour et H5N2 pour l’un des élevages. L’identification de la souche du troisième foyer n’est pas encore terminée.

 

La souche identifiée dans la basse-cour (1er cas identifié) est la souche H5N1. Il s’agit d’une souche européenne qui a évolué par mutation de la forme faiblement pathogène à la forme hautement pathogène pour les volailles.

 

Ce n’est pas une souche asiatique, et ce n’est donc pas la souche asiatique détectée il y a quelques années.

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