L’Ecole du Louvre à la FIAC Hors les Murs

25/10/2015 à 08h39, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

Du 22 au 25 octobre, les élèves de l’Ecole du Louvre assurent un service de médiation sur le parcours de la FIAC Hors les Murs. Ils présentent et commentent pour le public une soixantaine d’œuvres d’art monumentales, exposées sur plusieurs sites parisiens comme les Tuileries, les Berges de Seine, ou la Maison de la Radio. Explications de Ludovic Raffalli, chargé des actions de médiation à l’École du Louvre.

L’Ecole du Louvre mène depuis 6 ans, en partenariat avec la FIAC (Foire internationale de l’art contemporain), une opération de médiation sur l’art contemporain. En quoi consiste le métier de médiateur et comment l’Ecole du Louvre forme-t-elle à ce métier ?

Ludovic Raffalli : Le métier de médiateur, dans le domaine des musées et du patrimoine, consiste à faire le lien entre le public et l’œuvre. Que la médiation soit orale ou écrite, il s’agit de donner des clés de lecture pour permettre à chacun, néophyte ou connaisseur, d’appréhender une démarche et une production artistiques.

Outre l’enseignement de premier cycle, qui par sa proximité avec les œuvres de la préhistoire à nos jours, sensibilise les élèves aux problèmes de médiation, c’est au cours du deuxième cycle que les étudiants de l’Ecole abordent de manière experte les domaines de la médiation. Ils suivent notamment en Master 1, une « Dominante médiation » comprenant des séminaires spécialisés, et en Master 2, un « Parcours médiation » de 120 heures. Ce Parcours est relayé par un stage d’application de 3 mois au minimum et un mémoire.

À cela s’ajoute, des expériences de terrain tout au long de l’année, avec des opérations de médiation comme la FIAC Hors les Murs, qui réunissent de nombreux élèves, et des programmes de sensibilisation en direction des lycées de zones prioritaires avec la Fondation Culture et Diversité.

Une centaine d’étudiants de l’Ecole du Louvre participent cette année à cette opération qui se déroule sur plusieurs lieux (Jardin des Tuileries, Jardin des Plantes, place Vendôme, Petit Palais, musée Delacroix, berges de Seine et Maison de la Radio ). Comment s’y préparent-ils ?

L. R. : L’organisation d’un tel événement demande une forte préparation en amont. Conçue comme un exercice pédagogique grandeur nature, cette opération est encadrée dès le départ par des enseignants spécialistes d’art contemporain et les équipes pédagogiques de l’École et de la FIAC.

Ainsi, dès le mois de juin les élèves sont sensibilisés au projet. Les candidats sont ensuite sélectionnés selon leur niveau d’étude et leur motivation. À partir du mois de septembre, les futurs médiateurs participent à des réunions hebdomadaires avec les deux enseignants en charge du programme. Une fois le choix des œuvres à commenter effectué, les élèves sont confrontés aux différentes étapes qui constituent un projet de médiation (étude, recherche, documentation, préparation de texte, etc.). Cette préparation est encadrée pédagogiquement et les élèves débattent et échangent régulièrement avec les enseignants et les équipes de l’Ecole.

Lors de la phase finale, le montage des œuvres in situ, les étudiants rencontrent également les galeristes, les conservateurs et souvent les artistes. Des rencontres fructueuses qui permettent d’affiner l’analyse, la compréhension de l’œuvre et le discours de médiation.

Après les quatre jours de présentation, d’échanges et de débats avec le plus large public (plus de 500 000 visiteurs pour le Hors les Murs 2014) sur les différents sites de la FIAC Hors les Murs, le travail ne s’arrête pas pour autant. Les interventions des élèves aboutissent à la rédaction de notices d’œuvres, publiées sur le site de la FIAC, à la manière d’un véritable catalogue d’exposition. Ce qui constitue pour nombre d’entre eux, leur première publication.

Parmi les parcours proposés, la Maison de la Radio met en place un nouveau parcours d’œuvres sonores. Que va y découvrir et y apprendre le public ?

L. R. : C’est en effet la deuxième année, après les Berges de Seine, que les élèves de l’Ecole du Louvre présentent des œuvres sonores. Il s’agit d’un véritable défi car les œuvres présentées sont souvent très immersives. Il faut donc s’adapter et transcrire avec des mots une approche qui, par essence, n’est pas toujours visuelle.

Le parcours imaginé par la commissaire Anne-Laure Chamboissier propose de mettre en valeur la richesse des arts sonores dans une sorte d’écho aux autres œuvres présentées Hors les Murs. Des salons d’écoute accueilleront les auditeurs pour différentes pièces sonores, fruits de plasticiens, de musiciens, un parcours complété par une douche sonore et une promenade radiophonique et ludique. Certaines pièces, présentées dans un mobilier acoustique spécialement créé pour l’occasion se feront l’écho des problématiques environnementales examinées lors de la COP21 à Paris.

Le propos du projet est d’apprendre à écouter, au sein d’une société où le visuel est omniprésent. Pour cela les étudiants de l’Ecole tenteront de donner des clés de lecture en éclairant les démarches des artistes, tout en laissant au public une part d’interprétation personnelle et surtout le plaisir de s’immerger dans cette poésie sonore.

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