La reprise est elle la ?
8/11/2013 à 06h01, Auteur : Actualités-vie pratique
//Au cours des derniers mois, des signes encourageants de reprise économique ont été enregistrés en Europe. En récession jusqu’au premier trimestre 2013, l’économie européenne a amorcé une reprise au deuxième trimestre et le PIB réel devrait poursuivre sa progression jusqu’à la fin de l’année.
Au second semestre de 2013, on s’attend à une croissance supérieure de 0,5 % à celle du second semestre 2012. Sur une base annuelle, la croissance du PIB réel est estimée, cette année, à 0,0 % dans l’UE et à -0,4 % dans la zone euro. À l’avenir, la croissance économique devrait progressivement s’intensifier au cours de la période de prévision et atteindre, selon les estimations, 1,4 % dans l’UE et 1,1 % dans la zone euro en 2014, voire 1,9 % et 1,7 % respectivement en 2015.
Les politiques d’ajustement interne et externe se poursuivent en Europe, s’appuyant dans de nombreux cas sur les réformes structurelles majeures et les mesures d’assainissement budgétaire mises en œuvre ces dernières années. Les conditions sont ainsi plus favorables pour que la demande intérieure devienne progressivement le principal moteur de la croissance en Europe. Toutefois, compte tenu des perspectives moins prometteuses pour les économies de marché émergentes, le retour à une croissance ferme se fera de manière progressive.
Commentant ces prévisions, Olli Rehn, vice-président de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires et de l’euro, a déclaré : « Des signes de plus en plus nombreux indiquent que l’économie européenne a atteint un tournant. Les mesures d’assainissement budgétaire et les réformes structurelles entreprises en Europe ont été le point de départ de la reprise. Mais il est trop tôt pour crier victoire, car les taux de chômage restent inacceptables. C’est pourquoi nous devons poursuivre nos efforts de modernisation de l’économie européenne, afin d’assurer une croissance durable et la création d’emplois. »
La reprise progressive prend de l’ampleur
Les déséquilibres macroéconomiques cumulés se réduisent et la croissance devrait modérément s’intensifier. Toutefois, l’ajustement des bilans en cours dans certains pays continue de peser sur l’investissement et la consommation. Si la situation sur les marchés financiers s’est nettement améliorée et que les taux d’intérêt ont baissé dans les pays vulnérables, les résultats ne se font pas encore sentir dans l’économie réelle car la fragmentation des marchés financiers subsiste, créant des écarts importants entre les États membres et entre les entreprises de tailles différentes.
Les perspectives actuelles présentent les mêmes caractéristiques que des phases de reprise antérieures succédant à de graves crises financières. À mesure que les impératifs de réduction de l’endettement s’atténueront, la demande intérieure devrait se consolider lentement, grâce au retour de la croissance de la consommation privée et au regain de la formation brute de capital fixe dus à une amélioration globale des conditions de financement et du climat économique. Étant donné les progrès accomplis ces dernières années, le rythme de l’assainissement budgétaire devrait ralentir durant la période de prévision. En 2014 et 2015, la demande intérieure devrait être le principal moteur de la croissance, compte tenu des perspectives moins favorables pour les exportations de l’UE vers le reste du monde.
Étant donné que l’évolution du marché du travail est toujours décalée d’au moins un semestre par rapport à celle du PIB, la reprise de l’activité économique ne devrait se traduire que progressivement par la création d’emplois. Cette année, le taux de chômage est resté très élevé dans certains pays et l’emploi a poursuivi son déclin. Toutefois, les conditions sur le marché du travail ont commencé à se stabiliser ces derniers mois, et l’on peut s’attendre à une légère décrue du chômage, qui devrait revenir à 10,7 % dans l’UE et à 11,8 % dans la zone euro d’ici à 2015, même si les écarts demeureront très importants d’un pays à l’autre.
L’inflation des prix à la consommation devrait rester modérée à la fois dans l’UE et dans la zone euro au cours de la période de prévision, avec des taux proches de 1½ %.
Les balances courantes des États membres vulnérables se sont nettement et régulièrement améliorées ces dernières années. Grâce à des gains constants de compétitivité des prix et à un renforcement de leurs secteurs d’exportation, un certain nombre d’États membres vulnérables devraient enregistrer des excédents de leur balance courante cette année.
Des efforts précoces et décisifs permettent un ralentissement de l’assainissement budgétaire
La réduction des déficits publics devrait se poursuivre. En 2013, les déficits budgétaires globaux devraient tomber à 3 ½% du PIB dans l’UE et à 3 % dans la zone euro, alors que le ratio dette/PIB atteindra près de 90 % dans l’UE et 96 % dans la zone euro. Le déficit budgétaire structurel, c’est-à-dire le déficit public corrigé des facteurs conjoncturels, des interventions ponctuelles et autres mesures temporaires, devrait marquer le pas en 2013, diminuant de plus d’½% du PIB dans les deux zones, en raison des mesures d’assainissement mises en œuvre dans plusieurs États membres. Selon les projets de budgets 2014 qui étaient disponibles à la date de clôture des prévisions, cette amélioration devrait se poursuivre en 2014, mais à un rythme plus lent. Cela s’explique en partie par le fait que certains États membres ont déjà atteint l’objectif à moyen terme qui leur a été fixé pour le solde budgétaire structurel, ce qui devrait contribuer à orienter la dette publique à la baisse.
Des risques plus équilibrés
Ces prévisions partent de l’hypothèse qu’une mise en œuvre rigoureuse des mesures convenues au niveau de l’UE et des États membres soutiendra l’indispensable processus d’ajustement en cours et stimulera tant la confiance que les conditions financières.
Face à la détermination dans la mise en œuvre des politiques, les risques perçus à l’égard de l’intégrité de l’euro en raison de la crise de la dette souveraine se sont dissipés. La probabilité s’est accrue de voir les réformes mises en œuvre au cours des dernières années produire des effets positifs supplémentaires plus rapidement que prévu. Toutefois, si l’incertitude s’atténue, elle reste forte et menace de freiner encore la croissance. Le risque subsiste que des dérapages dans la mise en œuvre des politiques suscitent de nouvelles incertitudes et attisent les tensions financières, alors que la probabilité d’une détérioration de l’environnement extérieur s’est accrue.
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