Le Retable d’Issenheim, chef d’oeuvre du musée Unterlinden
23/01/2016 à 06h25, Auteur : Sorties-Loisirs-Culture
//Le nouveau musée Unterlinden à Colmar, inauguré le 23 janvier en présence de François Hollande et Fleur Pellerin, abrite l’un des chefs d’oeuvre de l’art occidental : le Retable d’Issenheim sculpté par Nicolas de Haguenau et peint par Grünewald, entre 1512 et 1516.
Le Retable d’Issenheim. Ce chef d’oeuvre a été réalisé pour la commanderie des Antonins d’Issenheim. Située près de Colmar, la commanderie avait pour vocation de soigner les malades atteints du « mal des ardents » ou « feu de saint Antoine ». Cette maladie, provoquée par l’ingestion de farines contaminées par l’ergot du seigle, était un véritable fléau au Moyen Age. A Issenheim, les malades étaient conduits devant le retable placé dans le choeur de l’église et recevaient des soins à base de plantes calmantes. Le retable avait pour fonction de les réconforter et de les consoler, avec sa représentation réaliste et douloureuse de la Crucifixion et de la Résurrection. Le retable a probablement été commandé par le supérieur de la commanderie : Guy Guers. Il a été réalisé à Strasbourg, dans l’atelier du sculpteur Nicolas de Haguenau au début du 16e siècle.
Trois présentations. Ce polyptique à doubles volets est composé de sept panneaux de bois de tilleul et de dix sculptures. Il est conçu pour proposer trois présentations différentes, déterminées par le calendrier lithurgique.
Le retable fermé offre une vision terrifiante de la Crucifixion. Elle est encadrée par des panneaux représentant saint Antoine et saint Sébastien, réputés protéger les fidèles des maux et épidémies terribles que sont la peste et le feu de saint Antoine. « Résistant au Mal, ces deux hommes sont censés inspirer les fidèles, pèlerins et malades qui se succèdent devant le Retable d’Issenheim. Quant à la Crucifixion, elle doit les toucher, les édifier et leur donner espoir, explique Pantxika Béguerie-De Paepe, conservatrice et directrice du musée. »
La première ouverture du retable s’ouvre sur les panneaux lumineux de l’Annonciation, du Concert des Anges, de la Nativité et de la Résurrection. Ces scènes par opposition à la Crucifixion expriment des symboles de joie et d’espoir.
L’ouverture complète du retable offre au regard la sculpture magistrale de saint Antoine, patron de la commanderie, trônant entre saint Augustin et saint Jérôme. Au pied de saint Augustin est agenouillé Guy Guers, supérieur de la commanderie et commanditaire du retable. Cette sculpture est entourée de deux panneaux peints représentant des épisodes célèbres de la vie de saint Antoine : la visite de saint Antoine à saint Paul ermite, et l’ Agression de saint Antoine par les démons.