Magritte au Centre Pompidou

25/09/2016 à 07h54, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

 Le Centre Pompidou à Paris consacre une exposition inédite à René Magritte, du 21 septembre au 23 janvier. Intitulée Magritte. La trahison des images, elle explore la relation de l’artiste avec la philosophie et ses questions, à travers une centaine de tableaux, dessins et archives.

Le peintre et les philosophes. L’exposition s’ouvre avec le tableau La lampe philosophique dans lequel Magritte se représente en 1936 sous les traits d’un philosophe fumant la pipe, dans un étrange système en vase clos. Au fil de son parcours, le peintre s’empare du thème de la philosophie, l’illustrant dans ses toiles comme Eloge de la dialectique et Les Vacances de Hegel ou la série La condition humaine, allusion à l’allégorie de la caverne de Platon. Après la Seconde Guerre mondiale, il rencontre des philosophes de son temps et entretient avec eux une correspondance écrite, comme avec Alphonse de Waelhens, dès les années 1950, puis Michel Foucault à partir de 1966. Ce dernier publiera leur correspondance en 1973 sous le titre Ceci n’est pas une pipe. Magritte souhaite « hisser sa pratique artistique au niveau de la philosophie », explique le commissaire de l’exposition Didier Ottinger. « Il veut montrer que la peinture peut exprimer la pensée avec des images comme le fait la philosophie avec des mots. »

Les images et les mots. Pendant son séjour en France de 1927 et 1930, Magritte se lie avec le groupe des surréalistes français d’André Breton mais il se sent vite marginalisé. Pour les surréalistes français, qui sont avant tout des poètes, les mots sont au dessus des images dans l’expression de la pensée. En 1929, Magritte écrit le texte polémique Les mots et les images publié dans La révolution surréaliste. « Son obsession est d’établir un principe d’équivalence entre les mots et les images, poursuit Didier Ottinger. Exemple de cette volonté de Magritte de hisser les images au niveau des mots : le tableau Le dormeur téméraire, dans lequel il évoque un moment de l’histoire où les images exprimaient les mots avec les hiéroglyphes. »

Penser en image. La volonté de Magritte de « penser en images » se traduit dans ses tableaux. « L’art de Magritte s’appuie sur un certain nombres de motifs récurrents : mots, rideaux, ombres, flammes, corps morcelés … que le peintre agence, combine à l’infini comme un philosophe ou un poète le ferait avec des mots et des phrases », souligne Didier Ottinger. Après une première salle présentant les liens de l’artiste avec la philosophie, l’exposition reprend dans les salles suivantes certains de ses motifs visuels : les mots, les ombres, les flammes, les rideaux, les corps morcelés. Elle établit pour chacun un parallèle avec des mythes ou questions philosophiques sur l’image, la beauté et la peinture, soulignant les enjeux à l’oeuvre derrière les toiles de Magritte. L’occasion pour le visiteur de se confronter aux mystérieux rébus que sont les œuvres de Magritte et de s’interroger avec lui.

Répondre à cet article