Modification de la loi pour l’état d’urgence

19/11/2015 à 07h12, Auteur : rédac-rss // Actualités-vie pratique

Le Conseil des ministres du 18 novembre 2015 a adopté un projet de loi prorogeant l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions.

 

L’objet de ce projet de loi est double :

 

proroger l’état d’urgence au-delà des douze jours autorisés par le décret du 14 novembre 2015.

adapter certaines dispositions de la loi de 1955 aux menaces nouvelles.

Ainsi, l’état d’urgence devrait être prolongé pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015.

 

Le dispositif d’assignation à résidence est modifié et élargi à toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public (au lieu de "toute personne dont l’activité s’avère dangereuse"). Des dispositions concernent les escortes des personnes assignées à résidence et les règles de pointage auprès des forces de sécurité (obligation de remettre son passeport en échange d’un récépissé, pointage dans la limite de trois présentations par jour, etc.).

 

Les conditions de perquisition administrative sont précisées. Les perquisitions sont rendues possibles dans tous les lieux (lieux publics, lieux privés qui ne sont pas des domiciles, véhicules).

 

En outre, le texte prévoit la dissolution en Conseil des ministres des associations ou groupements de fait qui participent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, dans des conditions spécifiques à l’état d’urgence, compte tenu notamment du rôle de soutien logistique ou de recrutement que peuvent jouer ces structures.

 

Le président de la République avait annoncé cette modification de la loi de 1955 dans son discours prononcé devant le Congrès le 16 novembre 2015.

 

Depuis la promulgation de la loi de 1955, l’état d’urgence a été déclaré pendant la guerre d’Algérie (en 1958 après le putsch d’Alger, en 1961 après le putsch des généraux), en 1984 sur le territoire de la Nouvelle Calédonie et en 2005 pour mettre fin aux émeutes dans les banlieues.

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