Patrice Chéreau : un musée imaginaire

6/08/2015 à 06h44, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

Théâtre, opéra, cinéma, le metteur en scène et réalisateur Patrice Chéreau était un artiste à l’inspiration plurielle. La Collection Lambert à Avignon constitue, le temps d’une exposition, son musée imaginaire à partir d’oeuvres d’art et d’une sélection de ses archives déposées à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC). A découvrir jusqu’au 11 octobre.

 

Des archives inédites. En 1996, Patrice Chéreau décide de déposer à l’IMEC l’ensemble de ses archives personnelles et professionnelles : lettres, carnets, photographies ou croquis, témoignages de la phase préparatoire de ses nombreux projets artistiques. Ces documents inédits constituent le fil rouge de l’exposition présentée à la Collection Lambert. Ils sont accompagnés d’œuvres d’art évoquant l’univers artistique de Patrice Chéreau. On y découvre ainsi un tableau de Renoir intitulé Femme à l’ombrelle, pour laquelle son arrière-grand-mère posa comme modèle. Ou encore, des œuvres de Cy Tombly, Géricault, Nan Goldin, Francis Bacon, Antonin Arthaud, Anselm Kiefer, artistes que Patrice Chéreau aimait particulièrement. Un musée imaginaire pour plonger dans l’univers passionnel et engagé de l’artiste, décédé en 2013.

 

Théâtre. Patrice Chéreau se découvre une passion pour le théâtre au Lycée Louis le Grand où il monte ses premières pièces et dessinent ses premiers décors. A 22 ans, il dirige le Théâtre de Sartrouville. Il prend ensuite la direction du Piccolo Teatro de Milan, du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, et du Théâtre des Amandiers à Nanterre. Ses mises en scène, son innovation esthétique et le soin qu’il accorde aux décors sont très vite reconnus. De Shakespeare à Genet en passant par Molière et Christopher Marlowe, il navigue avec aisance du répertoire classique au contemporain. Massacre à Paris de Christopher Marlowe, Hamlet de Shakespeare qui fait date au Festival d’Avignon, Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès…, pour lui les succès se succèdent sur scène.

Cinéma. En tant que metteur en scène, Patrice Chéreau se tourne vers le cinéma et transpose les scènes en séquences. Parmi ses films, La Reine Margot a reçu de nombreuses récompenses au Festival de Cannes en 1994. Dans cette chronique du Massacre de la Saint-Barthélémy, jouent Isabelle Adjani, Pascal Greggory, Dominique Blanc, Jean-Hugues Anglade… Avec cette oeuvre, où se mêlent violence sourde, folie, combat sanglant et grand spectacle, il puise son inspiration dans le théâtre, la littérature mais aussi la peinture, celle de Goya, Géricault et Bacon. « C’est avec La reine Margot, déclare-t-il, que j’ai appris à faire du cinéma. » Ses films L’homme blessé, Ceux qui m’aiment prendront le train, Intimité, et Gabrielle marquent également le 7e art.

 

Opéra. Pour ses mises en scène d’opéra, Patrice Chéreau collabore avec les plus grands. Il travaille sur Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach pour l’Opéra de Paris et débute une collaboration avec Pierre Boulez qui aboutit au triomphe de leur version révolutionnaire de la Tétralogie de Wagner. Parmi ses oeuvres, on peut citer : Don Giovanni de Mozart au Festival de Salzbourg, Cosi fan tutte au festival d’Aix en Provence, Tristan et Isolde de Wagner à la Scala de Milan, Elektra de Strauss au Festival d’Aix-en-Provence. L’exposition de la Collection Lambert retrace le parcours de ses créations sur scène et derrière la caméra.

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