Plus de 18 000 migrants sont arrivés à Munich, en Allemagne, au cours du week-end dernier. Chaque jour, de nouvelles personnes continuent d’affluer en Europe. Que peut faire l’Union européenne ? Mercredi 9 septembre, le Parlement a approuvé des mesures visant à relocaliser 40 000 demandeurs d’asile arrivés d’Italie et de Grèce. Nous avons interrogé la rapporteur Ska Keller (Verts/ALE, Allemagne) à l’issue du vote.

Des centaines de personnes arrivent chaque jour en Europe : est-ce suffisant de relocaliser 40 000 demandeurs d’asile venant d’Italie et de Grèce ?

Le rapport voté par le Parlement aujourd’hui indique que le chiffre de 40 000 ne peut être qu’un début. Nous avons besoin d’un mécanisme permanent de relocalisation d’urgence afin de pouvoir agir rapidement en cas d’urgence. Ce mécanisme n’est pas encore en place, mais il a été proposé par la Commission.

Bien entendu, nous devons nous pencher sur le problème du système de Dublin sur le long terme. Celui-ci stipule que les réfugiés doivent demander l’asile dans le pays de première arrivée. C’est un problème parce qu’il n’y a qu’un nombre limité de pays qui ont des frontières extérieures. Nous avons besoin d’une nouvelle clé de distribution, à la fois équitable pour tous les États membres et juste pour les réfugiés.

La Commission travaille sur un mécanisme permanent de relocalisation d’urgence. La proposition approuvée aujourd’hui pourrait-elle servir de modèle ?

Le rapport sur lequel nous avons voté devrait servir de modèle pour le nouveau mécanisme permanent de relocalisation d’urgence. La Commission a tenu compte de notre proposition afin de prendre en considération les intérêts des réfugiés. Je pense que cela doit vraiment être fait. Il est important de mettre l’accent sur ce que les réfugiés eux-mêmes souhaitent, en fonction du lieu où se trouvent leurs familles, de leurs compétences linguistiques, d’autres compétences, pour créer une situation gagnant-gagnant pour les réfugiés et la société toute entière.

Que pensez-vous de la proposition sur la politique sur l’immigration et les réfugiés présentée par la Commission en plénière aujourd’hui ?

Je suis d’accord avec la plupart des propositions de Jean-Claude Juncker. Je salue en particulier le fait qu’il ait été très clair sur l’obligation de l’Europe de prendre en considération les réfugiés. Par contre, il y a d’autres aspects à propos desquels je ne suis pas très contente. Par exemple, créer une liste de pays d’origine sûrs : j’estime que cela a de graves conséquences sur le droit de demander l’asile, un droit fondamental qui, comme l’a souligné Jean-Claude Juncker, est l’un des plus importants.

Globalement, je dois dire que ce fut un grand discours, et j’espère que les États membres suivront bientôt.

REF. : 20150909STO92392

Mis à jour le : ( 09-09-2015 - 18:36