Reprise Européenne
26/02/2014 à 05h46, Auteur : Actualités-vie pratique
//Selon les prévisions d’hiver de la Commission européenne, la reprise économique se poursuivra dans la plupart des États membres et pour l’UE dans son ensemble. Après la sortie de la récession au printemps 2013 et trois trimestres consécutifs de timide reprise, les prévisions tendent vers une augmentation modérée de la croissance. Après une croissance du PIB réel de 1,5 % dans l’UE et 1,2 % au sein de la zone euro en 2014, l’activité économique devrait connaître en 2015 une accélération, à 2,0 % dans l’UE et 1,8 % dans la zone euro. Chacun de ces chiffres représente une révision à la hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport aux prévisions de l’automne 2013. Les prévisions se fondent toujours sur l’hypothèse que la mise en œuvre des mesures adoptées à l’échelle de l’UE et des États membres stimule la confiance ainsi que les conditions financières et favorise l’ajustement économique nécessaire dans les États membres en améliorant leur potentiel de croissance.
Il convient de noter que les prévisions pour le Portugal sont fondées sur les projections élaborées dans le contexte du dixième réexamen du programme d’ajustement économique, à la mi-décembre, et qu’elles seront mises à jour à la suite du onzième réexamen du programme, en cours. Les prévisions pour Chypre ont été finalisées début février, après le troisième réexamen du programme et avant que la quatrième estimation trimestrielle rapide du PIB ne soit disponible.
À propos de ces prévisions, Olli Rehn, vice-président de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires et de l’euro, a déclaré : « La reprise gagne du terrain en Europe, après le retour à la croissance intervenu au milieu de l’année dernière. Le renforcement de la demande intérieure cette année devrait nous aider à obtenir une croissance plus équilibrée et durable. Le rééquilibrage de l’économie européenne progresse et la compétitivité extérieure s’améliore, notamment dans les pays les plus vulnérables. Même si le pire de la crise est probablement derrière nous, il ne faut pas relâcher l’effort, car la reprise est encore modeste. Pour la renforcer et créer davantage d’emplois, nous devons maintenir le cap des réformes économiques. »
La croissance économique sur une assise plus large
Le renforcement de l’activité aussi dans les pays vulnérables est une nouvelle tendance qui devrait se poursuivre. Les indicateurs à haute fréquence montrent de très nets signes d’amélioration dans la plupart des pays. Cependant, compte tenu des caractéristiques des reprises qui ont suivi de précédentes crises financières profondes, le redressement actuel de la conjoncture semble relativement mitigé dans l’ensemble. Cette faiblesse traduit les incidences durables, bien qu’atténuées, de la crise économique en matière de pression exercée en faveur du désendettement, de contraintes de financement et de besoins d’ajustement interne et externe. Même si les conditions de financement sont en général favorables, de grandes différences subsistent entre les États membres et entre les entreprises de tailles différentes. Toutefois, après avoir décliné fortement pendant plusieurs trimestres, les investissements ont rebondi et devraient s’accélérer au cours de la période de prévision, y compris, dans une certaine mesure, dans le secteur de la construction. Le recul des incertitudes devrait soutenir le renforcement de la demande, qui devrait être le moteur clé de la croissance face à l’affaiblissement progressif des facteurs susmentionnés.
Le marché du travail se caractérise par une situation de l’emploi qui se stabilise lentement et un taux de chômage qui reste élevé, étant donné que l’évolution de ce marché est généralement en retard d’un semestre ou plus par rapport à celle du PIB. Dans le droit fil de ce scénario, nous devrions assister à une faible augmentation de l’emploi à compter de cette année et à une baisse du taux de chômage qui devrait tendre vers 10,4 % dans l’UE et 11,7 % au sein de la zone euro d’ici 2015, les disparités entre les pays restant très prononcées.
Une faible inflation des prix à la consommation devrait prévaloir dans l’ensemble de l’UE et de la zone euro en 2014, à hauteur de respectivement 1,2 % et 1,0 %, avant de légèrement augmenter, d’environ ¼ de point de pourcentage, en 2015 lorsque la croissance économique s’accélérera.
Ces dernières années, les balances courantes des États membres vulnérables ont connu une amélioration après des gains constants de compétitivité des prix et un renforcement de leurs filières d’exportation. Plusieurs de ces économies devraient enregistrer des excédents de leur balance courante en 2014 et 2015.
L’assainissement budgétaire donne des résultats
La réduction des déficits publics devrait se poursuivre. En 2014, les déficits budgétaires nominaux devraient tomber à 2,7 % du PIB dans l’UE et à 2,6 % dans la zone euro, alors que le ratio dette/PIB atteindrait près de 90 % dans l’UE et 96 % dans la zone euro. Le rythme de l’assainissement sur le plan de l’équilibre budgétaire structurel indique une orientation budgétaire globalement neutre.
Les risques s’équilibrent davantage
Les risques sont plus équilibrés qu’à l’automne. Le principal risque d’une révision à la baisse de la perspective de croissance proviendrait d’une nouvelle perte de confiance qui pourrait découler d’une stagnation des réformes au niveau national et européen. Cela augmenterait la probabilité d’une croissance faible sur une longue période en Europe et aurait des conséquences négatives sur l’activité économique durant la période de prévision. Tandis que l’évolution actuelle des prix traduit à la fois des facteurs externes et le processus d’ajustement en cours, une inflation très faible sur une période prolongée dans la zone euro entraînerait des risques pour le rééquilibrage de l’économie. Toutefois, étant donné le renforcement progressif de la reprise et le regain de confiance, il n’existe qu’une probabilité marginale de chocs assez importants pour invalider les prévisions d’inflation et faire entrer l’UE en déflation.
D’autre part, il existe un risque à la hausse, à savoir une reprise plus forte que prévu, qui pourrait se produire si de nouvelles réformes structurelles audacieuses sont mises en œuvre. Cela entretiendrait des effets de rétroaction positifs entre la confiance, la croissance économique - surtout de l’investissement - et la capacité du secteur bancaire à accorder des prêts.
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