A l’occasion des Journées européennes du patrimoine les 19 et 20 septembre, la Banque de France à Paris ouvre ses portes au public et dévoile la Galerie Dorée, joyau du XVIIIe siècle. Située au sein de l’Hôtel de la Vrillière-Toulouse, elle vient d’être restaurée. Deux parcours en accès libre sont proposés aux visiteurs.

L’histoire de l’Hôtel de la Vrillière-Toulouse et de la Galerie dorée. L’histoire de la Galerie dorée et de l’hôtel particulier qui l’abrite remonte au XVIIe siècle. En 1640, l’architecte François Mansart construit un hôtel pour Louis Phélypeaux de la Vrillière, secrétaire d’État aux finances de Louis XIV. Cet hôtel prend ainsi le nom de la Vrillière. François Mansart y conçoit une galerie longue de 40 mètres, large de 6, 50 mètres et haute de 8 mètres destinée à exposer la collection de tableaux italiens de la Vrillière. Celle-ci est composée de 10 toiles déclinant des thèmes de l’histoire romaine, parmi lesquelles figurent des œuvres de Guido Reni, Pierre de Cortone et Le Guerchin. En 1645, le peintre François Perrier peint sur la voûte de cette galerie une grande fresque mettant en scène Apollon et les quatre Eléments.

En 1713, le Comte de Toulouse, fils illégitime de Louis XIV et de Mme de Montespan acquiert l’hôtel, renommé en « Hôtel de Toulouse ». Le Comte de Toulouse confie à Robert de Cotte, premier architecte du roi, le soin de redécorer les appartements et la galerie. En 1717, le sculpteur François-Antoine Vassé, maître du style rocaille, réalise pour la Galerie, des boiseries sculptées et dorées, ce qui lui vaut le nom de Galerie dorée. Les décors des boiseries reprennent les thèmes de la marine et de la chasse, qui correspondaient aux fonctions du Comte de Toulouse, Amiral de France et Grand Veneur. Deux trophées encadrent la Galerie dorée : le trophée de Diane Chasseresse au dessus de la porte et une proue de navire au dessus de la cheminée. Les 10 tableaux appartenant à la Vrillière sont insérés dans les boiseries.

En 1793, l’Hôtel est saisi comme bien national sous la Révolution et est affecté à l’Imprimerie nationale. Les tableaux sont envoyés au Museum central. Des copies de ces peintures sont installées dans la Galerie en 1866.

En 1808, l’Hôtel de Toulouse est acheté par la Banque de France, qui s’y installe. Au XIXe siècle, des travaux d’agrandissement et de restauration sont réalisés. Suite à l’affaissement de la Galerie, les fresques de François Perrier ne peuvent être sauvées et sont remplacées par des copies. Les boiseries de Vassé d’époque Régence ont été, quant à elles, totalement conservées et inscrites au titre des monuments historiques en 1926.

La restauration de la Galerie dorée. De nouveaux travaux de restauration ont été réalisés en 2014-2015 par les architectes Perrot & Richard et ont duré 15 mois. La restauration de la Galerie dorée a porté notamment sur le nettoyage des peintures de la voûte et des tableaux, ainsi que sur la rénovation et la dorure des sculptures et boiseries d’époque. Le chantier a demandé l’intervention de dizaines d’ouvriers, artisans et compagnons de tous corps de métiers. Plus de 22 500 feuilles d’or ont été nécessaires pour redorer 200 m² de décor. Les lambris ont été repeints en « blanc de roi », leur couleur d’origine, en remplacement du vert qui les recouvrait précédemment, issu d’une restauration antérieure. Le parquet a lui aussi été restauré. Grâce à ces travaux, la Galerie dorée a retrouvé son aspect d’origine.

La visite pour les Journées du patrimoine. La Banque de France ouvre ses portes lors des Journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre de 10h à 19h. Deux parcours de visite sont proposés.

Un parcours historique et architectural permet de découvrir la Galerie dorée, les salons d’apparat de l’Hôtel de Toulouse abritant une collection de mobilier du XVIIIe siècle, le tableau La fête à Saint-Cloud de Jean-Honoré Fragonard, le Coffre de Fouché et les Archives de Turgot.

Un parcours de découvertes permet, quant à lui, d’en savoir plus sur les missions et actions de la Banque de France, sur l’or et la souterraine, la fabrication et le tri des billets.