Robert Capa : ses photographies en couleur

6/01/2016 à 07h17, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

Le château de Tours présente, jusqu’au 26 mai 2016, l’exposition Robert Capa et la couleur. L’occasion d’admirer les photographies en couleur prises dans les années 1940-1950 par le célèbre photojournaliste, maître du noir et blanc et fondateur de l’agence Magnum.

Une exposition inédite. Le Jeu de Paume dévoile hors les murs, au château de Tours, une exposition inédite sur les photographies en couleur de Robert Capa. Récemment présentée à l’International Center of Photography de New York, cette exposition propose de découvrir une facette cachée de l’oeuvre de ce photojournaliste du 20e siècle, devenu célèbre pour ses clichés de guerre en noir et blanc. « On savait que Capa faisait des photos en couleurs mais elles étaient peu connues, explique la commissaire de l’exposition, Cynthia Young, conservatrice des archives Robert Capa. Dans les archives de Capa, il y avait une boîte indiquée « Couleurs ». En préparant l’exposition, nous l’avons explorée. »

 

C’est en 1938 lors d’un reportage sur la guerre sino-japonaise que Capa photographie en couleur pour la première fois. Il pratiquera la photographie en couleur de 1941 à sa mort en 1954, notamment pour des reportages qu’il publie dans des revues.

 

L’exposition présente près de 150 tirages couleur d’époque, ainsi que des documents personnels. Elle donne un aperçu des photographies réalisées lors de reportages en Europe pendant la Seconde guerre mondiale, mais aussi témoignant de la vie d’après-guerre aux Etats Unis, en URSS, en Europe… Le public découvre ainsi ses clichés de la Place rouge à Moscou lors de son voyage en 1947 avec John Steinbeck ou sa série Génération X, reportage sur la vie et les rêves de la jeunesse d’après-guerre à Paris et en Norvège. Dans les années 1950, il immortalise la « dolce vita » à Rome, ainsi que la vie mondaine dans les stations de ski des Alpes et les stations balnéaires comme Deauville et Biarritz.

 

Photographie de mode à Paris sur les berges de la Seine et Place Vendôme, portraits d’acteurs, reportage à Londres pour le couronnement de la Reine Elisabeth II,... Robert Capa continue à utiliser la couleur jusqu’en 1954, où il trouve la mort alors qu’il couvre la guerre d’Indochine.

 

Un maître du noir et blanc. Né sous le nom de Endre Ernö Friedmann à Budapest, Robert Capa (1913-1954) est l’un des plus éminents photojournalistes du XXe siècle. Il débute la photographie en 1930. Lorsque la guerre civile espagnole éclate en 1936, il part sur le front et réalise pour la presse internationale les photos les plus importantes de ce conflit. Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, il émigre à New York. Il est salué par la revue Picture Post comme le « plus grand photographe de guerre au monde » à l’occasion de la publication, à la fin de l’année 1938, de ses images de la guerre d’Espagne.

 

Travaillant au cours de la Seconde Guerre mondiale pour des magazines comme Collier’s et Life, il dresse un portrait détaillé de ces conflits, de leurs préparatifs et de leurs ravages. Parti couvrir le Débarquement en Normandie, avec 5 autres photographes, il immortalise ce moment avec des photographies en noir et blanc parmi les plus émouvantes. Naturalisé citoyen américain en 1946, il crée l’agence de photographie Magnum en 1947. Symbolisant la barbarie de la guerre, et l’héroïsme qu’elle suscite, ses images les plus célèbres ont changé la perception de la photographie de guerre par le public tout en redéfinissant le genre.

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