Droit de la femme
8/03/2016 à 06h23, Auteur : Droit, Finances, assurances
//Depuis 1977, les Nations Unies célèbrent le 8 mars la Journée internationale des femmes. La France commémore officiellement cette journée depuis 1982. Cette journée est l’occasion de revenir sur l’évolution récente des droits des femmes.
La politique en faveur des droits des femmes a largement été mise en oeuvre à partir de la fin des années soixante. Elle recouvre de nombreux aspects : droit des femmes à disposer de leur corps, droit de contrôler leur fécondité, égalité politique, égalité professionnelle, lutte contre les violences faites aux femmes. Les femmes ont acquis progressivement des droits équivalents à ceux des hommes mais, dans les faits, les inégalités persistent.
L’égalité professionnelle est ainsi reconnue comme un principe constitutionnel depuis 1946 mais la situation des femmes sur le marché de l’emploi reste plus fragile que celle des hommes (salaires inférieurs, contrats précaires...). Les femmes semblent être victimes d’une ségrégation professionnelle (les femmes en emploi sont concentrées sur certaines familles professionnelles, souvent les moins rémunératrices). En outre, pour décrire la situation des femmes sur le marché du travail, l’image du "plafond de verre" est souvent utilisée. Elle désigne les difficultés rencontrées par les femmes pour accéder aux fonctions dirigeantes. Pour féminiser les instances dirigeantes des grandes entreprises, une loi de 2011 fixe, à l’horizon 2017, un objectif de 40% minimum de femmes au sein des conseils d’administration. Une étude récente montre cependant que cet objectif reste encore lointain.
Dans la sphère privée, des mesures ont été adoptées, notamment dans la loi du 4 août 2014 qui vise à établir l’égalité "réelle" entre les femmes et les hommes.
L’accès à l’interruption volontaire de grossesse a été facilité : la mention de situation de détresse pour être autorisé à recourir à l’IVG a été supprimée ainsi que le délai de réflexion de 7 jours qui était obligatoire avant une IVG.
Dans la vie quotidienne, malgré des campagnes d’information ou des mesures contre des images dégradantes de la femme, les conceptions stéréotypées restent vivaces : les femmes sont considérées comme les plus à même de répondre aux attentes des enfants, les tâches ménagères restent prises en charge davantage par les femmes. Le Crédoc a souligné qu’avec la naissance d’enfants, les couples évoluaient vers des rôles et des attributions plus traditionnalistes.
La lutte contre les violences faites aux femmes a été renforcée, ces violences étant considérées comme la manifestation la plus aigüe de l’inégalité homme femme. Néanmoins, en 2014, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Une enquête d’opinion rendue publique le 2 mars 2016 met en évidence la persistance de représentations erronées sur le viol (19% des hommes interrogés pensent que les femmes disent non mais cela veut dire oui, responsabilité atténuée des violeurs, etc.).