Investissement des opérateurs

31/05/2016 à 06h02, Auteur : rédac-rss // internet-high tech-informatique

 L’année 2015 a été marquée par un montant exceptionnellement élevé des investissements.

 

Le montant des investissements réalisés par les opérateurs (10,6 milliards d’euros, y compris achat de fréquences) augmente fortement en 2015 (+50,2% en un an) en raison de l’attribution de fréquences dans la bande 700 MHz, pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Surtout, les dépenses d’investissements hors achat de fréquences atteignent, elles aussi, un record historique avec 7,8 milliards d’euros, soit une progression supérieure à 10% en un an.

 

L’emploi, quant à lui, poursuit son recul au rythme des années précédentes.

 

Nota : lien entre investissement, connectivité et régulation

 

Comme elle l’indiquait dans son rapport de décembre 2015 sur les investissements des opérateurs mobiles (1), l’Arcep souligne que les montants investis constituent un indicateur de l’investissement qui doit être complété par d’autres approches. Dans le secteur des télécommunications, il y a lieu, par exemple, de s’intéresser à l’amélioration de la qualité de service et à la progression de la couverture. L’investissement exprimé en termes monétaires ne constitue pas en lui-même une finalité ; c’est la connectivité et la dynamique d’investissement de long terme qui doivent être regardés comme un objectif par les pouvoirs publics en général, et par l’Arcep en particulier.

 

La régulation pro-investissements de l’Arcep s’entend d’ailleurs de cette manière : l’Autorité, dans ses choix de régulation, veille à promouvoir les investissements efficaces, c’est-à-dire ceux qui améliorent directement la satisfaction des consommateurs et qui, par la concurrence, assurent une dynamique de long terme au bénéfice de l’ensemble de la société.

 

C’est ainsi que, s’agissant des marchés mobiles, l’Arcep a publié le 25 mai 2016 des lignes directrices sur les conditions de partage de réseaux mobiles entre opérateurs titulaires d’autorisations d’utilisation de fréquences (2) et que, dans le cadre des travaux sur la révision des analyses des marchés du haut et du très haut débit fixe, elle travaille à des mesures pour accélérer la transition du haut vers le très haut débit et pour accompagner les entreprises dans leur migration vers le très haut débit.

 

Le 30 juin 2016, à l’occasion de la publication de son rapport d’activité, l’Autorité reviendra sur les différents aspects de sa régulation en faveur de l’investissement dans les infrastructures et de l’innovation.

 

La baisse du revenu des opérateurs est contenue à -2,6% en 2015 contre -4,0% en 2014.

 

Le revenu des opérateurs s’élève à 32,6 milliards d’€ HT en 2015 (35,9 milliards d’€ HT en incluant les revenus annexes des opérateurs tels que les terminaux). Le ralentissement de la baisse du revenu se confirme avec -2,6% en rythme annuel en 2015 après -4,0% en 2014 et -7,2% en 2013. Ce mouvement est surtout perceptible pour le marché des services mobiles dont le niveau de repli (-3,2% en 2015) a été divisé par trois en deux ans, grâce à la progression des consommations et une moindre baisse des prix mobiles 

(-5,5% en 2015 contre 10,6% en 2014 et -26,6% en 2013).

 

Les modes de consommation continuent d’évoluer au profit des services de données mobiles, qui sont en plein essor, alors que la messagerie et le trafic de téléphonie mobile progressent modérément.

Avec le doublement du nombre d’utilisateurs des réseaux 4G en un an (une carte SIM sur trois) et la croissance des actifs sur les réseaux 3G (deux cartes sur trois), le volume de données consommées atteint 560 000 Teraoctets en hausse de 83% en un an. Cela représente une consommation moyenne qui atteint jusqu’à 1,2 Gigaoctet par mois pour les utilisateurs actifs d’internet via les réseaux mobiles. Malgré le succès des messageries instantanées utilisant l’accès à internet du mobile, l’envoi de SMS demeure une pratique courante et en progression : +5 milliards de messages en un an soit un peu plus de 200 milliards de messages en 2015. La téléphonie mobile représente les deux tiers des appels vocaux, une proportion qui augmente chaque année en raison de la hausse du trafic mobile (+3,2% en 2015) et de la baisse concomitante du trafic au départ des postes fixes (-7,9% en 2015). Au global, le trafic voix (fixe et mobile) diminue pour la deuxième année consécutive (-1,1% sur un an).

 

L’usage des services fixes et mobiles à haut débit progresse aussi dans les départements et collectivités de l’outre-mer.

 

Le marché de l’outre-mer se caractérise par un fort taux d’équipement mobile (2,7 millions de cartes SIM, soit un taux de pénétration de 123,9%) et un taux élevé de cartes prépayées (jusqu’à 75% du parc à Mayotte). Le revenu réalisé par les opérateurs en outre-mer atteint 1,2 milliard d’€ HT en 2015, dont 711 millions d’€ pour les services mobiles, en léger recul sur un an (-1,5%). Comme en métropole, les usages évoluent, avec une progression des abonnements haut et très haut débit fixe (+3,3% en un an) qui sont de plus en plus associés à un service de voix sur large bande (un abonnement téléphonique sur deux) ou à une offre de télévision (pour 45% d’entre eux). Les deux tiers du trafic de téléphonie émanent là aussi des réseaux mobiles (+5,9% sur un an), le trafic de téléphonie fixe progressant néanmoins de 3,6% en un an grâce à la diffusion de la VLB. La consommation de données sur les réseaux mobiles croit de 38,1% sur un an en lien avec l’augmentation du nombre d’utilisateurs de la 3G (+37,5% soit 45% des cartes). En revanche, le trafic de SMS diminue depuis deux ans dans les départements des Antilles et de la Guyane, portant le nombre total des SMS à 4,7 milliards en 2015 contre 5 milliards en 2014.

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