Le Voyage à Nantes édition 2014

18/08/2014 à 08h23, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

Du 27 juin au 31août : un nouveau voyage ! 42 étapes rassemblent les propositions de 24 partenaires culturels. La "star" du Voyage reste la ville. En suivant la ligne verte qui la traverse, la découverte est au rendez-vous, avec des installations en extérieur, deux expositions reconnues d’intérêt national, deux aires de jeux, des lieux de convivialité...

Les nouvelles installations extérieures.

Dans les douves du Château des Ducs de Bretagne, Patrick Dougherty propose de répondre au solide bâtiment de pierre qui a marqué l’histoire de la ville par une installation fragile, vibrante et éphémère réalisée avec des étudiants issus de grandes écoles lors d’un workshop lancé début juin. Pour sa part, Aida Makoto, en écho à l’exposition Samourai conçue par le Musée des Beaux-arts de Nantes, investit plusieurs espaces du château avec The Non-Thinker (Celui qui ne pense pas). Il bouleverse avec ses œuvres les attitudes et coutumes collectives partagées inconsciemment par la société japonaise, mettant à nu sa complexité, ses tabous et contradictions. Vincent Mauger investit la place du Bouffay avec Résolution des forces en présence. L’étrange objet qu’il présente convoque l’idée même de nature par le matériau utilisé : le bois. De longs pieux fixés à une matrice centrale créent un effet cinétique à mesure qu’on en fait le tour. l’ampleur de l’œuvre en fait un élément majestueux tout autant qu’effrayant, à l’instar des machines de guerre médiévales ou antiques. Dans le parc des Oblates, le duo HeHe met en lumière – et en débat – une technique employée pour exploiter une énergie : la fracturation hydraulique. D’ordinaire domestiqué par l’homme, le feu prend dans leur installation une dimension inquiétante et semble fuir la maîtrise. Dans le square Maurice Schwob, Mrzyk & Moriceau présentent leur première sculpture autonome, qu’ils conçoivent comme un dessin en volume. Sur la falaise de la butte Sainte-Anne, Lunar Tree prend la forme d’un arbre mort, d’un blanc immaculé. De jour, il se détache du fleuve et de nuit, un halo lumineux émane des branches de l’arbre qui surgit, altier, sur fond noir. Une autre réalisation des artistes est à découvrir de jour comme de nuit sur la façade de l’immeuble Nouvelle Vague. D’autres créations artistiques pérennes réalisées lors des éditions précédentes sont toujours à voir et revoir de Nantes à Saint-Nazaire.

La création dans l’espace public, installée de manière temporaire ou définitive, participe au développement territorial pensé sur le long terme. Les entreprises elles-mêmes sont rapidement devenues moteurs de créativité : après le groupe Coupechoux en 2009, Harmonie Mutuelle en 2010, et ADI EN 2013, le restaurant Le 1 a fait appel au collectif Fichtre pour réaliser l’aménagement de sa terrasse : un abri fait de chevrons et de toile.

Les expositions d’art contemporain.

Dans le cadre de sa programmation hors les murs par le Musée des Beaux-Arts de Nantes, Anne et Patrick Poirier ont été sollicités pour imaginer un parcours – Curiositas – qui aborde des thèmes liés à la notion de mémoire dans cinq lieux à travers la ville. Les œuvres sortent de leurs réserves sous le regard de ce couple d’artistes. Au Lieu Unique, ils présentent Memoria, au passage Sainte-Croix, Vanitas, au Temple du Goût, Phantasma, dans la galerie Loire de l’ENSA Nantes, Fabrica, enfin à la Maison régionale d’architecture des Pays de la Loire, Amnesia. Parmi les autres nombreuses expositions, Elsa Tomkowiak investit le vestibule du théâtre Graslin avec ses aplats de couleur. Ce lieu intermédiaire entre la place publique et la scène fait office pour elle de miroir : la place prend la forme d’une scène lorsqu’elle est vue de l’intérieur, créant une déambulation inédite dans le théâtre. Quant à Huang Yong Ping, auteur de la spectaculaire sculpture pérenne Serpent d’Océan réalisée en 2012 à la Pointe de Mindin – Saint-Brévin les Pins – il s’empare pour cette nouvelle édition du Voyage de la HAB Galerie en explorant les thèmes universels qui ont toujours émaillé son travail – les grands mythes, les stratégies du pouvoir, les capacités créatrices et destructrices de l’homme. Puissantes, violentes et critiques, ses allégories offrent un constat du monde. L’exposition, présentée jusqu’au 2 novembre, met en lumière le travail passionnant de cet artiste en perpétuelle mutation, futur invité du Grand Palais pour la prochaine édition de Monumenta.

Enfin, à travers la ville, le trio formé par Quentin Faucompré, Olivier Texier et Pascal Lebrain détourne avec Viva Las Vegas ! les enseignes d’une cinquantaine de commerces. Tour à tour sculptures, éléments gonflables, jeux de mots spatialisés, détails fantasques et fantastiques jaillissent des façades pour provoquer l’étonnement, le sourire, la surprise. Les rues deviennent ainsi allégorie de fête foraine, cabinet de curiosités, mini Las-Vegas, tableau surréaliste et bien autre chose encore.

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