Les arts de Papouasie-Nouvelle Guinée au quai Branly

30/10/2015 à 07h26, Auteur : rédac-rss // Sorties-Loisirs-Culture

Admirées par les Surréalistes, les œuvres des peuples de Papouasie-Nouvelle Guinée n’en demeurent pas moins peu connues du public. L’exposition Sepik, Arts de Papouasie-Nouvelle Guinée, qui s’ouvre le 27 octobre au musée du quai Branly, est l’occasion de les découvrir.

Le long du fleuve Sepik. A travers 230 œuvres en provenance du musée du quai Branly et de 18 musées d’Europe, l’exposition invite à un voyage dans les villages de peuples installés le long du Sepik depuis le 1er millénaire avant notre ère. Ce fleuve, situé au Nord de la Papouasie-Nouvelle Guinée, s’étend sur 1 126 km. A travers les objets du quotidien et ceux utilisés dans les rites, l’exposition évoque les différents espaces qui constituent un village traditionnel. Espace ouvert à tous, les maisons d’habitations sont le domaine de prédilection des femmes. Elles y fabriquent des objets de la vie courante comme des nasses, des sacs, des vanneries et des poteries. Espace masculin, les maisons des hommes prennent la forme de somptueuses architectures construites au centre du village. Réservées aux hommes, ils y discutent des affaires de la communauté et confectionnent des objets dédiés aux rites des ancêtres. Créateurs du monde, les ancêtres sont la figure majeure commune à toutes les cultures du Sepik. Sculptures, crochets, parures, tambours, flûtes, pirogues, masques, … tous les objets produits par les peuples Sepik sont parés d’images en lien avec la nature et les figures des ancêtres représentés sous les traits d’animaux ou de figures humaines.

Des pirogues aux instruments de musique. Premiers objets présentés dans l’exposition, deux immenses pirogues, à l’avant sculpté d’une tête de crocodile, accueillent le visiteur. Derrière elles, un écran dévoile des images du fleuve Sepik. Les pirogues font partie du quotidien des peuples Sepik. Chaque membre d’une famille en possède et leur réalisation demande un long travail. L’avant est sculpté d’une figure animale, le plus souvent une tête de crocodile, qui représente un ancêtre. Egalement très répandus, les crochets incarnent le passage de l’espace public à l’espace réservé aux hommes. S’ils servent à suspendre de la nourriture ou des biens précieux, ils peuvent être plus ou moins élaborés et présentent des variations iconographiques diverses. Un ensemble de crochets et de planches sculptées (« malu ») est présenté dans l’exposition.

Les maisons des hommes font l’objet d’une riche décoration aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les ancêtres peuvent y être représentés sur le faîtage du toit, les piliers et les façades, ou sur des sculptures, des peintures et des objets destinés aux seuls initiés. Parmi ces objets de décoration exceptionnels, l’exposition présente une frise porte-crânes peinte longue de plusieurs mètres, des masques parfois très stylisés, des statues et des peintures. Confectionnés de centaines de plumes originaires de nombreuses espèces d’oiseaux, de rares panneaux de plumes y sont dévoilés. Ils représentent des figures humaines et animales ainsi que des motifs géométriques grâce à une palette chromatique raffinée. Autres pièces exceptionnelles à découvrir, les instruments de musique permettaient d’appeler les ancêtres et de faire entendre leurs voix. Ils prennent la forme de tambours à fente à la taille impressionnante et richement sculptés, de tambours à eaux ou de flûtes, qui fonctionnent par paire. En conclusion, l’exposition nous plonge dans l’atmosphère sonore des peuples du fleuve Sepik, en diffusant des extraits de musique joués avec ces instruments, porteurs des voix des ancêtres.

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