Prévisions économiques d’hiver

10/02/2015 à 07h04, Auteur : rédac-rss // Droit, Finances, assurances

Pour la première fois depuis 2007, les économies de tous les États membres de l’Union européenne devraient renouer avec la croissance cette année, selon les prévisions d’hiver de la Commission européenne. Au cours de 2015, l’activité économique devrait connaître une reprise modérée dans l’Union européenne et dans la zone euro, avant de s’accélérer de façon plus marquée en 2016. Cette année, il est prévu que la croissance atteigne 1,7 % pour l’Union dans son ensemble et 1,3 % pour la zone euro. En 2016, la croissance annuelle devrait s’établir à 2,1 % et à 1,9 % respectivement, grâce à un renforcement de la demande intérieure et internationale, à une politique monétaire particulièrement accommodante et à une orientation budgétaire globalement neutre.

 

Les perspectives de croissance en Europe sont encore limitées par un environnement peu propice aux investissements et un taux de chômage élevé. Toutefois, depuis l’automne, un certain nombre de faits marquants ont amélioré les perspectives à court terme. La baisse des prix du pétrole s’est accélérée, l’euro s’est considérablement déprécié, la BCE a annoncé un assouplissement quantitatif et la Commission européenne a présenté son plan d’investissement pour l’Europe. Tous ces facteurs devraient avoir un effet positif sur la croissance.

 

Valdis Dombrovskis, vice-président pour l’euro et le dialogue social, a déclaré : « L’Europe se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Les conditions économiques propices à une croissance durable et à la création d’emplois sont en place. À la suite des choix politiques difficiles opérés par les gouvernements en raison de la crise, les effets des réformes se font jour. Nous devons accélérer le rythme des réformes pour consolider la reprise et veiller à ce qu’elle se traduise en pouvoir d’achat pour les citoyens. La Commission tient les engagements qu’elle a pris sur trois fronts principaux : l’investissement, les réformes structurelles et la responsabilité budgétaire. Leur mise en œuvre incombe à présent aux États membres. Et c’est là que nos résultats seront jugés. »

 

Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, a déclaré : « Les perspectives économiques de l’Europe sont un peu plus favorables aujourd’hui que lorsque nous avons présenté nos dernières prévisions. La chute des prix du pétrole et l’affaiblissement de l’euro apportent une bouffée d’oxygène à l’économie de l’Union. Dans le même temps, le plan d’investissement pour l’Europe et les récentes décisions clés de la BCE contribueront à créer un contexte plus favorable aux réformes et à des politiques budgétaires avisées. Mais nous avons encore beaucoup de pain sur la planche pour créer les millions d’emplois qui font défaut dans l’Union. »

 

Une croissance économique sur une large assise

Alors que tous les États membres devraient enregistrer des taux de croissance positifs cette année et que la reprise a continué de se confirmer au cours des derniers trimestres, les écarts de performance économique au sein de l’UE risquent de perdurer. Cela est dû en partie au fait que l’avancée du désendettement des banques et des secteurs public et privé est encore inégale d’un État membre à l’autre. L’effet positif des faibles prix du pétrole sur la croissance variera aussi en fonction du bouquet énergétique de chaque pays. Les conditions monétaires accommodantes pourraient avoir une influence positive plus marquée dans les pays où les conditions de financement sont restrictives. Le soutien aux exportations apporté par la dépréciation de l’euro dépendra de l’orientation commerciale et des spécialisations nationales. Dans l’ensemble, en 2015, l’éventail des taux de croissance des États membres devrait rester large, entre 0,2 % (Croatie) et 3,5 % (Irlande).

 

Le recul de l’inflation devrait se poursuivre avant un rebond en 2016

La tendance baissière de l’inflation s’est poursuivie. Dans la plupart des États membres, le taux d’inflation est même temporairement devenu négatif en décembre, sous l’effet de la forte baisse des prix de l’énergie. L’inflation devrait rester modérée en 2015 étant donné que les faibles prix des matières premières pèsent sur le taux global. L’inflation devrait augmenter à partir du deuxième semestre de 2015 et au cours de l’année 2016, à mesure que l’activité économique reprend, que les salaires augmentent et que le sous-emploi des ressources économiques diminue. Dans l’Union, l’inflation devrait s’établir à 0,2 % en 2015 et à 1,4 % en 2016. L’inflation dans la zone euro devrait atteindre -0,1 % cette année avant de remonter à 1,3 % en 2016.

 

La création d’emplois s’accélère mais la baisse du chômage est lente

La croissance économique s’accélérant, la création nette d’emplois suivra ce mouvement, qu’elle a déjà amorcé au cours de l’année écoulée à partir d’un niveau modeste. La situation sur le marché du travail devrait s’améliorer vers la fin de la période sur laquelle portent les prévisions. Toutefois, la croissance économique devrait s’avérer insuffisante pour permettre une nette amélioration. En 2015, le taux de chômage devrait baisser à 9,8 % dans l’UE et à 11,2 % dans la zone euro. Les réformes du marché du travail entreprises ces dernières années devraient continuer à porter leurs fruits et contribuer à une nouvelle baisse des taux de chômage en 2016.

 

Les déficits publics continuent de diminuer

La réduction des déficits publics se poursuit mais l’orientation budgétaire est à présent neutre. Les déficits en pourcentage du PIB devraient continuer de diminuer au cours des deux prochaines années. Dans l’Union, ils devraient tomber à 2,6 % cette année, contre 3,0 % en 2014, et à 2,2 % en 2016. Dans la zone euro, ils devraient chuter à 2,2 % en 2015 et à 1,9 % en 2016. Pour l’Union dans son ensemble, le pic de la dette devrait avoir été atteint en 2014, à 88,4% du PIB. Pour la zone euro, il devrait être atteint cette année, à 94,4% du PIB, avant un reflux de la dette.

 

L’incertitude a augmenté

Dans l’ensemble, l’incertitude entourant les prévisions économiques actuelles a augmenté. Les risques de révision à la baisse attachés à ces prévisions se sont intensifiés, tandis que de nouveaux facteurs positifs sont apparus. Cette situation trouve son explication dans les tensions géopolitiques, le regain de volatilité du marché financier dans un contexte de divergence entre les politiques monétaires des grandes économies, et une mise en œuvre incomplète des réformes structurelles. Une période prolongée d’inflation très faible ou négative pourrait également assombrir les perspectives de croissance. Sur une note plus positive, certains facteurs pourraient entraîner une hausse plus forte que prévu de la croissance mondiale et européenne à la faveur des faibles prix de l’énergie.

 

Pour plus d’informations :

http://ec.europa.eu/economy_finance...

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