Alimentation pour les démunis

26/12/2012 à 00h00, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

 Alors que les campagnes des associations d’aide alimentaire ont commencé début décembre, le gouvernement français réaffirme son soutien au Programme européen d’aide aux plus démunis, (PEAD) depuis que celui-ci a été remis en cause par certains pays membres de l’Union européenne. Son avenir dépend des négociations de la Politique agricole commune (PAC) qui ont commencé fin novembre.

Le fonctionnement du PEAD

Doté d’une enveloppe de 500 millions d’euros par an environ, issus des crédits de la PAC, l’aide alimentaire européenne permet, depuis 25 ans, de répondre aux besoins les plus urgents de 18 millions d’européens en situation précaire. L’enveloppe du PEAD représente 1% du budget de la PAC, l’équivalent d’un euro par Européen. 

Ce budget permet de transformer, de transporter et de distribuer des produits alimentaires, soit issus des stocks constitués grâce aux instruments de marché de la PAC dans les périodes de surproduction, soit achetés sur les marchés. 

Les États membres peuvent utiliser ou non ses denrées. En France par exemple, les stocks d’intervention mis à disposition sont troqués contre des denrées alimentaires.

 

130 millions de repas distribués en France

Pour les quatre associations françaises – la Croix-Rouge, le Secours Populaire, la fédération française des Banques Alimentaires et les Restos du cœur – cette aide représente de 23% à 50% des denrées alimentaires distribuées, soit 130 millions de repas. 

Le PEAD permet à la fois de fournir de la nourriture à ceux qui en ont besoin, d’éviter de gaspiller des aliments, et d’offrir aux bénéficiaires un moment d’écoute et de solidarité indispensable. Le programme d’aide alimentaire garantit un droit fondamental et un besoin vital : l’accès à une alimentation suffisante, de qualité et équilibrée.

 

La France réaffirme son engagement à défendre le PEAD

Le Programme européen d’aide aux plus démunis est en sursis depuis que sept pays ont réclamé, fin 2011, la fin du financement communautaire du PEAD, arguant que l’aide sociale relevait des États membres et non de l’Union Européenne. Après deux mois de blocage, les eurodéputés ont donné leur feu vert pour le maintien de ce programme pour deux ans. 

L’échéance approchant, en octobre 2012, la Commission européenne a proposé un règlement créant un nouveau programme, qui se substituerait au PEAD, dans le cadre d’«  Europe Against Poverty », et qui prendrait effet en 2014 : ce fonds serait doté d’une enveloppe de 2,5 milliards d’euros sur 7 ans contre un montant de 3,5 milliards actuellement. Depuis cette annonce, Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, n’a cessé de rappeler son engagement à défendre le maintien du PEAD : « Il faut qu’on maintienne ce budget car la question de l’alimentation est au cœur de toute inclusion, a déclaré Stéphane Le Foll. Il n’est pas acceptable qu’en France ou en Europe, on puisse être condamné à choisir entre payer son loyer, ses factures ou se nourrir. Le PEAD doit rester la première manifestation du droit à l’alimentation. »

 

Soutenez le PEAD, participez à The Air Food Project !

Face à l’incertitude de l’avenir du PEAD, la Croix Rouge Française, le Secours populaire français, la Fédération française des banques alimentaires et les Restos du Cœur ont mis en place une pétition en ligne sur le site The Air Food project, « pour dire oui à la reconduction de l’aide alimentaire européenne ». La population européenne soutient la démarche des associations sur le site web du AirfoodProject : en signant la pétition mais aussi en rejoignant les communautés Facebook / Twitter des Airfooders, et en postant leurs propres vidéos. Des Airfoods géants s’organisent à Bruxelles et à Paris. Partout en France et en Europe, des témoignages de soutien viennent rejoindre ce mouvement. Donnons encore plus d’écho à la mobilisation citoyenne !

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