Biosurveillance

24/04/2013 à 00h06, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

Les définitions de l’environnement varient. Elles peuvent aller jusqu’à recouvrir tout ce qui n’est pas génétique, incluant ainsi les facteurs sociaux et les comportements. Le domaine santé environnement, qui concerne les relations entre toutes les dimensions de la santé et tous ces facteurs, est donc vaste.

 

Outre cette spécificité liée à l’ampleur du domaine couvert, le champ santé environnement se distingue par quelques particularités qui en compliquent l’étude :

les pathologies auxquelles contribuent les expositions environnementales sont fréquemment multifactorielles,

les expositions peuvent être multi-produits, multivoies et multirisques ;

les expositions sont souvent faibles mais chroniques, et concernent souvent une large part, voire la totalité, de la population ;

les latences entre les expositions et les effets sanitaires sont grandes ;

les risques relatifs étudiés sont faibles et difficiles à mettre en évidence mais la part attribuable à l’environnement de nombreuses pathologies peut être forte du fait de la prévalence élevée de l’exposition.La biosurveillance humaine permet de surveiller la présence, dans l’organisme, des substances chimiques de notre environnement ou de leurs produits de dégradation. La biosurveillance peut aussi consister à surveiller certains effets précoces des substances chimiques sur l’organisme. Les dosages peuvent être faits dans le sang, l’urine les cheveux, le lait maternel… Les substances ainsi dosées sont appelées "biomarqueurs". La biosurveillance intègre les parts respectives de tous les modes d’exposition, de toutes les sources, quelles que soient les voies d’entrée des substances dans le corps humain, quels que soient le lieu d’exposition, l’activité ou la nature des produits consommés. Elle fournit des informations aux acteurs de santé publique, médecins et scientifiques pour les aider à identifier l’existence d’une exposition à certains polluants de l’environnement, faciliter l’identification des sources d’exposition et prévenir les maladies ou symptômes pouvant provenir d’une telle exposition.

 

Après un bref rappel sur la biosurveillance, la définition des biomarqueurs, les étapes de la mise en œuvre d’une étude et l’interprétation des données de biosurveillance, sont présentés le contexte, les enjeux de la biosurveillance et le rôle de l’InVS.

Un index de A à Z permet de trouver facilement les études de biosurveillance réalisées par l’InVS, des questions-réponses concernant diverses substances chimiques et des compléments d’informations.

Les exemples d’application de la biosurveillance en santé environnementale sont nombreux. La biosurveillance permet de répondre à une question spécifique concernant une exposition à un polluant particulier ou une situation particulière (pollution par le mercure, le plomb, les dioxines rejetées par les incinérateurs, les PCB…). Elle sert également à fournir des valeurs de référence de l’exposition des Français à divers polluants, d’étudier les déterminants et de suivre les variations géographiques et temporelles de ces expositions.

 

Ce dossier présente les activités de biosurveillance menées ou coordonnées par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en quatre grands volets :

des études réalisées au niveau local ou régional (par exemple sur l’exposition au mercure en Guyane),

des études nationales ciblées sur une substance chimique (par exemple : plomb, dioxines, PCB) ou sur une population particulière (ex. : exposition au plomb des enfants),

des études nationales portant sur plusieurs polluants (ENNS sur les métaux, pesticides et PCB), enquête nationale biosurveillance santé nutrition de 6 à 74 ans et Elfe chez les femmes parturientes et les enfants depuis la naissance) et,

la biosurveillance au niveau européen et international (avec ses enjeux, les expériences de biosurveillance à l’étranger et le travail d’harmonisation européenne via les projets COPHES et DEMOCOPHES).

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