Les cités de la gastronomie

30/06/2013 à 06h58, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

 Quatre ville, Tours, Paris-Rungis, Dijon et Lyon, vont unir leurs compétences et mettre en commun leurs énergies pour inventer un outil original et performant de transmission et de mise en valeur de notre patrimoine gastronomique. Pour la première fois le patrimoine alimentaire est placé au cœur d’équipements culturels. L’émergence des Cités de la Gastronomie, ces nouveaux lieux de culture entièrement et pleinement dédiés aux patrimoines alimentaires, illustre l’attachement de la France à la promotion d’une dimension essentielle de sa culture.

La mise en réseau d’équipements culturels qui vont émerger dans les prochaines années répond de la plus belle des façons aux engagements qui découlent de l’inscription par l’Unesco du « repas gastronomique des Français » au patrimoine de l’humanité (novembre 2010). Le dossier d’inscription précise en effet que le plan de gestion devra permettre la « création d’un équipement culturel pluridisciplinaire, à dimension nationale et internationale, [qui] contribuera à sensibiliser le public à l’histoire, aux fonctions et valeurs du repas, ainsi qu’à la vitalité de ses expérimentations en France et dans le monde.

 

Cet équipement culturel pourrait être un espace vivant favorisant, par des activités pédagogiques (ateliers, productions éditoriales), artistiques et documentaires (expositions, rencontres, discussions), une meilleure connaissance de la pratique culturelle et sociale du repas gastronomique des Français, de ses rites et plus largement des traditions des repas des communautés partout dans le monde ».

Le repas, entendu comme « une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes », lieu du bien-être ensemble autour de la table, est ainsi tout naturellement au cœur du dispositif des Cités de la Gastronomie et en constituera le socle culturel commun.

 

Un outil fédérateur

Le Réseau des Cités de la Gastronomie ambitionne de devenir un outil original et fédérateur au service de la culture alimentaire et du patrimoine gastronomique de la France.

La Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires (MFPCA) qui a élaboré puis proposé la création de la Cité de la Gastronomie, a souligné, tout au long du processus d’évaluation et d’analyse des candidatures, la compatibilité évidente des différents projets entre eux et surtout leur évidente complémentarité.

 

Le Réseau des Cités de la Gastronomie permet la mutualisation des programmes en respectant l’autonomie de gestion de chaque établissement. C’est ainsi, qu’en s’appuyant sur les thématiques et axes de travail développés, souvent de longue date, par chacun des sites, le Réseau renforcera les actions des Cités de la Gastronomie et garantira le bon respect de l’intérêt général.

La force du réseau réside dans sa capacité à initier des projets communs notamment en faveur d’une meilleure connaissance du repas gastronomique et de ses valeurs telles qu’elles ont été distinguées par l’Unesco et inscrites au patrimoine de l’humanité.

 

C’est ainsi que le Réseau des Cités de la Gastronomie entend favoriser la mutualisation des investissements et encourager la co-production d’événements (expositions, rencontres, documentaires audiovisuels, etc.), d’études ou d’enquêtes (recensement, documentation des pratiques alimentaires, etc.).

Il mettra en place les stratégies d’itinérance des expositions en France et à l’étranger. Il facilitera l’accueil en résidence, au sein des différents sites, de cuisiniers, designers, sommeliers, artistes ou critiques.

 

Le Réseau des Cités de la Gastronomie développera des politiques de coopération ambitieuses afin d’amplifier les expérimentations de chaque site principalement dans les domaines de l’éducation, de la transmission et de la formation professionnelle.

 

Des pôles moteurs

Chacune des Cités de la Gastronomie a construit un programme spécifique qui lui confère un rôle moteur dans des domaines d’intervention légitimes et pertinents.

 

La mise en valeur d’axes de travail privilégiés va permettre d’affirmer l’identité de chacune des Cités de la Gastronomie au sein d’un Réseau dynamique. Le Réseau des Cités de la Gastronomie va accompagner la définition de plusieurs « pôles moteurs » dont certains ont d’ores et déjà été identifiés : 

 

La Cité de la Gastronomie de Dijon, en liaison étroite avec l’Institut de la vigne et la Chaire Unesco « culture et traditions du vin » constituera le pôle de référence en matière de valorisation et de promotion de la culture de la vigne et du vin. 

 

 La thématique association « Nutrition et santé » prendra une place prépondérante dans les politiques de développement engagées par la Cité de la Gastronomie au sein de l’Hôtel Dieu de Lyon. 

 

Le site de Tours sera un pôle moteur dans le domaine des sciences humaines et sociales avec la constitution d’une Université des sciences et des cultures de l’alimentation. 

 

De la même manière, il est apparu évident que le site de Paris-Rungis soit pilote pour ce qui relève du développement et de l’animation des marchés - à travers entre autres les halles des trésors gastronomiques -, des produits et des enjeux liés à l’approvisionnement des centres urbains.

 

Le Réseau des Cités de la Gastronomie permettra de célébrer les dimensions sociales et culturelles de la gastronomie, de créer un outil au service de secteurs-clés de notre économie, d’offrir une vitrine aux métiers et aux savoir-faire en matière alimentaire, de renforcer l’attractivité des territoires, de développer l’offre touristique et de contribuer, dans un contexte de standardisation des modes de vie, à affirmer une exception culturelle française.

Une structure souple et rapidement opérationnelle

La MFPCA en étroite collaboration avec les responsables de chacune des Cités de la Gastronomie est chargée de préciser le périmètre d’intervention et les missions du Réseau. Différentes hypothèses de gouvernance adaptées aux spécificités du dispositif seront proposées afin de créer une structure souple de coordination efficace et opérationnelle au 1er janvier 2014.

 

La Mission Française du Patrimoine et des cultures Alimentaires 

La Mission Française du Patrimoine et des cultures Alimentaires (MFPCA) est l’organisme qui a porté le dossier de candidature de la France et a obtenu en novembre 2010 l’inscription par l’UNESCO du « repas gastronomique des Français », sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (PCI). 

C’est ainsi que la Mission est désignée comme « l’organisme spécifique et fédérateur qui doit assurer en lien avec l’État la veille et le suivi des mesures de sauvegarde et garantir la mise en oeuvre appropriées aux termes et à l’esprit de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La Mission alertera l’État sur les risques éventuels d’utilisation dévoyée de l’inscription sur la liste de l’UNESCO, tels que l’instrumentalisation ou la labellisation mercantile. » 

Le Conseil d’Administration de la Mission est composé de personnalités qualifiées, d’historiens, de géographes, de représentants du monde de la restauration et du monde agricole ainsi que des spécialistes des questions patrimoniales et gastronomiques.

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