Risques alimentaires Bisphénol A : à éviter pendant la grossesse

15/04/2013 à 00h05, Auteur : rédac-rss // Beauté-santé

Interdit depuis le 1er janvier dernier pour les contenants alimentaires de denrées destinés aux enfants de moins de 3 ans, le bisphénol A le sera pour tous les contenants alimentaires à partir du 1er janvier 2015. Dans un rapport publié aujourd’hui, l’Anses met en évidence des situations à risques pour l’enfant à naître, liées à une exposition au bisphénol A pendant la grossesse.

 

Le bisphénol A, qu’est-ce que c’est ?

Le bisphénol A est un composé chimique, fabriqué artificiellement, que l’on retrouve notamment dans certains emballages alimentaires et sur certains tickets de caisse. Il est en effet utilisé pour la fabrication de plastiques particuliers (polycarbonates) servant à la confection de bouteilles recyclables, de vaisselles, de conteneurs de stockage..., ainsi que de résines (résines époxy) servant de revêtement intérieur aux boites de conserves et aux cannettes. De ce fait, on peut actuellement le retrouver comme contaminant des denrées. Il est également utilisé pour d’autres usages, par exemple pour fabriquer le papier de certains tickets de caisse.

 

Rapport final de l’Anses : risques pour l’enfant à naître

L’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a rendu ce mardi 9 avril son rapport final sur l’évaluation des risques sanitaires liés au bisphénol A. Ce rapport met en évidence des situations à risques (avec un niveau de confiance toutefois modéré) pour l’enfant à naître liées à une exposition au bisphénol A pendant la grossesse.

 

L’alimentation est la principale source d’exposition au bisphénol A, la moitié provenant des produits conditionnés en boîte de conserve, et environ 20 % de certains aliments d’origine animale (viandes, abats, charcuteries et produits de la mer). Dans ses conclusions, l’Anses recommande la réduction de l’exposition par voie alimentaire et par manipulation de papiers thermiques.

 

L’Anses émet également des recommandations concernant l’acquisition de nouvelles connaissances, afin de mieux caractériser les expositions, les alternatives au BPA et autres bisphénols, ainsi que les enjeux méthodologiques. Concernant les alternatives au BPA, il n’a été trouvé aucun substitut idéal et l’Anses recommande une certaine prudence, avec la mise en place d’études de toxicité avant tout usage.

 

Évolutions de la réglementation : interdiction totale au 1er janvier 2015

 juin 2010 : l’interdiction du bisphénol A pour la fabrication des biberons est votée en France 

 mars 2011 : l’interdiction est étendue à toute l’Europe 

 septembre 2011 : l’Anses recommande une réduction des expositions des populations les plus sensibles (enfants en bas âge, femmes enceintes ou allaitantes). L’Agence a en effet conclu à l’existence d’effets « avérés » chez l’animal (sur la reproduction, la glande mammaire, le métabolisme, le cerveau et le comportement), et d’effets « suspectés » chez l’homme (reproduction, métabolisme, pathologies cardiovasculaires). 

- 24 décembre 2012 : Une loi prévoit l’interdiction du bisphénol A pour tous les conditionnements d’aliments destinés aux nourrissons et enfants en bas âge à partir du 1er janvier 2013. L’interdiction est étendue à tous les contenants alimentaires au 1er janvier 2015. Plus précisément la loi prévoit "la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A"

 

Le bisphénol A mentionné sur les étiquettes ?

Un décret est actuellement en préparation, en application de la loi du 24 décembre 2012, pour rendre obligatoire l’étiquetage des contenants alimentaires fabriqué à partir de bisphénol A. Le décret, piloté par la DGCCRF, devrait ainsi rendre obligatoire la mention « fabriqué à partir de bisphénol A. Usage déconseillé pour les enfants de moins de 3 ans, les femmes enceintes ou allaitantes. »

 

A savoir : 

L’EFSA (l’autorité européenne de sécurité des aliments) a lancé une réévaluation complète des risques liés à l’exposition au bisphénol A, portant notamment sur l’exposition et les effets à faible dose du bisphénol A.

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